Photo : Zoheir Par Mekioussa Chekir Ils sont 5 000 émigrés algériens à rentrer définitivement au pays chaque année, dont 70% étaient des salariés dans leur pays d'accueil, généralement en Europe et plus majoritairement en France. Ces données ont été recueillies auprès des services des Douanes algériennes pour le compte d'une étude exposée hier par Mohamed Saïb Musette, chercheur au Centre de recherche en économie appliquée et dirigée (CREAD). Intitulée «Gestion algérienne de la migration internationale : une stratégie nouvelle en perspective ?», cette étude a été présentée lors des travaux du colloque international organisé par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée populaire nationale (APN), et qu'abrite pendant deux jours la résidence Djenane El Mithak. L'ouverture des travaux a été marquée par la présence du chef du gouvernement, de quelques ministres, et des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Ces retours au bercail, volontaires et non accompagnés (par les représentations algériennes à l'étranger), note le chercheur, ont été observés depuis 2001, plus précisément depuis les attentats du 11 septembre. Parallèlement à ce flux migratoire, dans le sens inverse, ils sont 27 000 Algériens à se rendre annuellement en France, dont seulement 500 qui décrochent des emplois avec des contrats en bonne et due forme. Disséquant le profil de l'émigré algérien, le conférencier a avancé certaines caractéristiques communes aux autres pays du Maghreb, à savoir que 86% du flux migratoire se dirige vers l'Europe, dont 48% composé de femmes, que les émigrés maghrébins ont le même profil socioprofessionnel, généralement comme employés. Cela étant, ces dernières années, d'autres profils ont émergé comme cadres dans d'autres pays, notamment le Canada. Ces chiffres, regrettera l'intervenant, ont été recueillis auprès des Douanes en l'absence de communication de la part du département des Affaires étrangères, cela, d'autant plus que beaucoup d'Algériens ne se présentent pas au niveau des consulats pour s'y faire immatriculer. Et de proposer la création d'un Observatoire algérien de l'immigration internationale. M. C.
Louh : «La nouvelle stratégie de l'emploi effective cette semaine » C'est ce qu'a confirmé hier le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, aux journalistes en marge du colloque sur l'émigration qui se tient à Alger. Ce nouveau plan, rappelons-le, a pour objectif de proposer 400 000 emplois par an. Au 28 mai dernier, informe le ministre, plus de 52 000 offres d'emploi ont été proposées dans le secteur économique contre 200 000 dans l'administration. Les demandes d'emploi, quant à elles, s'élèvent à cette date à 300 000, ajoutera-t-il. M. C.
Ghoualmi : «Les fils des harkis prêts à demander pardon pour leurs parents» Intervenant, à son tour, sur le thème : «rapports entre l'Algérie et sa communauté : quels enjeux ?», l'ancien ambassadeur d'Algérie en France, M. Mohamed Ghoualmi, a exprimé son étonnement que personne n'ait réagi à la suite de la déclaration du conseiller de Nicolas Sarkozy, Georges-Marc Benamou, selon laquelle 50 000 harkis ont été tués en Algérie. «Ces milliers de harkis n'ont même pas existé. Il faut réagir pour défendre l'image de marque de l'Algérie et le renforcement de son poids», s'est-il exclamé avant de soutenir que «les fils des harkis sont prêts à demander pardon pour leurs parents».