Le président de la République Centrafricaine, François Bozizé, ne sait plus comment gérer la situation politico-militaire dans son pays en proie à une rébellion armée depuis vingt jours. Il est, en fait, plus proche de la porte de sortie que d'un accord avec les rebelles de la coalition du Séléka qui se trouvent, actuellement, aux portes de la capitale, Bangui, après avoir réussi, en l'espace de trois semaines, à conquérir toute la partie nord et centre du pays sans rencontrer la moindre résistance d'une armée régulière très affaiblie. Face à cette déferlante, le président centrafricain a tenté de jouer la carte diplomatique en appelant les rebelles au dialogue sous l'égide des organisations régionales, avant de demander carrément l'intervention militaire de l'ancienne puissance coloniale, la France, et des Etats-Unis qui ont refusé de répondre favorablement à son appel au secours. Pris de panique, M. Bozizé a tenté de jouer sur les sentiments nationalistes de ses compatriotes qui n'ont pas bougé le petit doigt pour freiner l'avancée des Séléka qui ne sont plus qu'à 70 km au nord de Bangui, selon les informations rapportées par la presse locale et les agences de presse. Acculé donc par les rebelles, en position de force et qui ont fait fi des menaces de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, le président centrafricain à concédé à négocier, au Gabon, sans poser le moindre préalable. Il est allé loin dans ses concessions en invitant les Séléka à participer à la formation d'un nouveau gouvernement de coalition. Les Séléka semblent, pour le moment, divisés sur ce dernier point puisqu'apparemment une aile de cette coalition rebelle veut la tête du président centrafricain, tandis que l'autre aile chercherait seulement à faire respecter les clauses des accords signés avec les autorités de Bangui entre 2007 et 2011. «Actuellement, il y a des divisions au sein du Séléka sur ce point» a déclaré Nelson Ndjadder, un responsable basé en France du Cpsk, un des trois principaux mouvements qui constituent le Séléka, a rapporté Reuters. «Certains veulent continuer le combat mais le Cpsk est prêt à déposer les armes et à discuter» a-t-il ajouté. Un autre porte-parole du Séléka, Eric Massi, a déclaré, dans la journée, avoir rejeté la proposition de François Bozizé. «Mais», a précisé Nelson Ndjadder, «il (Massi) ne parle pas en notre nom à tous», a rapporté Reuters. Hier, François Bozizé à lancé une énième demande au dialogue avec les rebelles qu'il a appelés à déposer les armes et à le laisser terminer son mandat qui devrait s'achever en 2016. Mais ce n'est pas sûr que les rebelles le laissent achever son mandat, au vu des évènements actuels et en raison des promesses non-tenues depuis son arrivée au pouvoir, en 2003. L. M.