Pour tous les amateurs d'objets d'arts, une exposition inédite se tient actuellement au niveau du Musée national d'art moderne et contemporain (Mama). Intitulée «Le cabinet des curiosités», cette méga exposition regroupe plus de 2 000 pièces. Il s'agit d'une collection privée, un don fait au musée de la part de Maître Salim Bacha, qui a réussi à rassembler lors de ses nombreux périples à l'étranger une collection importante d'objets d'art mêlant tableaux, antiquités, pièces archéologiques et pleins d'autres objets insolites. Inauguré le 3 mars dernier, «Le Cabinet des curiosités» connait un large engouement de la part du public algérois, un public venu assouvir sa curiosité et s'oublier devant la beauté de certaines pièces de la collection, d'autant plus que l'entrée est gratuite. Dispatchée sur trois niveaux, l'exposition vous accueille au niveau du rez-de-chaussée du Mama avec une surprenante collection de papillons, dans laquelle on retrouve des espèces rares de cet insecte à l'image du Morpho Rhetenor à la couleur bleue fluo, qui a séduit tous les visiteurs de l'exposition. On retrouve aussi des collections de timbres anciens issus de différents pays ainsi que des statuettes africaines et d'autres éléments décoratifs de la Chine. Mais ce qui est encore plus impressionnant c'est la présence d'un grand nombre de poissons fossilisés que Maître Bacha a ramené du Liban et des Etats-Unis. Cependant, malgré la présence de pièces archéologiques importantes, aucune spécification sur leur nature et âge n'est disponible. Pis encore, l'exposition est dépourvue d'étiquettes, ce qui laisse chez le visiteur un certain sentiment de frustration, surtout pour les connaisseurs et véritables amateurs. Un catalogue de l'exposition est disponible sur place, à 200 dinars, mais ce dernier ne rapporte que quelques rares informations sur les objets exposés. Par ailleurs, le premier étage du Mama, que les organisateurs ont réservé cette fois aux peintures et cuivre, le visiteur est vite surpris par la diversité et l'éclectisme de la collection de Maître Bacha. D'Issiakhem en passant par Farès Boukhatem, on retrouve des œuvres de grands artistes, à l'image d'un dessin de Picasso, un autre d'André Masson. On retrouve aussi un grand nombre de tableaux anonymes représentants l'école de l'art romantique et des natures mortes. Encore plus incroyable, Maître Bacha possède un nombre important de calligraphies très anciennes faites par des anonymes. Mais aussi des œuvres de Mohamed Racim. Des manuscrits sont aussi exposés, entre autres un vieux livre sur l'astronomie et le livre sacré du Coran écrit en lettres d'or. Dans le même espace , le public pourra également découvrir de vieilles statuettes en cuivre représentant des animaux mais aussi des armes à feu, comme des fusils de chasse joliment décorés, des pistolets ornés de pierres précieuses ainsi que des sabres et boucliers provenant de l'Asie et Moyen-Orient. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la collection de maître Bacha donne l'impression que l'homme a vécu plusieurs vies, comme l'a souligné l'un des visiteurs. Pour le dernier volet de l'exposition, il est installé au niveau inferieur du Mama où trône un nombre incroyable de beaux tapis. On retrouve des tapis traditionnels algériens ainsi que de vieux tapis datant de la période ottomane (selon le catalogue), ainsi que des tapis en provenance de Turquie et d'Iran. L'exposition abrite aussi une série de collections de pièces de monnaies de différentes périodes historiques, comme des pièces de l'empire Byzantin, de la Grèce antique, le dinar hafsid et d'autres d'origine indéterminée. Le manque de précision a été d'ailleurs le point faible de cette exposition géante, c'est là d'ailleurs que l'on constate que les organisateurs ont opté pour la facilité en rangeant les pièces par catégorie d'art (calligraphie, peintures, cuivre, céramique, etc..) en manque d'une description détaillée. Rappelons que l'exposition se poursuit au Mama jusqu'au 4 avril prochain. W. M.