Des perquisitions ont été menées, hier, au domicile parisien de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, dans l'affaire Tapie, a indiqué son avocat à l'agence Reuters. Elles ont été conduites par des juges de la commission d'instruction de la Cour de justice de la République, a précisé Me Yves Repiquet. En déplacement jusqu'à hier matin à Francfort, la directrice générale du FMI devait regagner les Etats-Unis dans la journée. Une procédure visant Christine Lagarde est ouverte depuis l'été 2011 à la Cour de justice de la République, seule habilitée à traiter des délits concernant les ministres, pour «complicité de détournement de fonds publics et de faux». En 2007, alors ministre de l'Economie, elle a choisi de solder par un arbitrage privé un litige judiciaire concernant la revente en 1993, par le Crédit lyonnais, d'Adidas, contrôlé par l'homme d'affaires Bernard Tapie. Cet arbitrage a accordé 240 millions d'euros au Groupe Bernard Tapie (GBT), auxquels s'ajoutent 70 millions d'euros d'intérêts et 45 millions de «préjudice moral». Des élus du centre et de gauche ont reproché à Christine Lagarde d'avoir choisi la voie d'un arbitrage privé pour régler ce litige, y voyant une «faveur» politique à l'égard de l'ancien ministre de François Mitterrand, qui avait surpris en soutenant Nicolas Sarkozy en 2007, lors de l'élection présidentielle. Christine Lagarde a démenti toute malversation et a exclu de démissionner du FMI. Outre la procédure visant Christine Lagarde, le parquet de Paris a ouvert en septembre dernier une information judiciaire pour «usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit» dans cette affaire.