Photo : Sahel Par Smaïl Boughazi à l'image des autres pays du Golfe, les relations entre l'Algérie et le Koweït vont connaître un nouveau souffle à la faveur de la tenue de la cinquième session de la commission mixte algéro-koweïtienne qui s'est ouverte hier à Alger. Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a estimé, en marge de cette rencontre, que le mouvement d'affaires entre les deux pays ne dépasse pas les 10 millions de dollars. Et afin de «redonner vie» aux relations bilatérales, les deux parties, selon le ministre des Finances, ont décidé de mettre en place plusieurs mécanismes appropriés. Il s'agit, en premier lieu, de créer une société d'investissement qui, a expliqué le ministre, aura pour objectifs de financer les investissements qui se feront entre les deux parties, outre l'évaluation et l'amélioration du climat d'investissement. Par ailleurs, le ministre a indiqué, toujours dans le même registre, qu'un conseil des hommes d'affaires sera créé et la commission se penchera sur le cadre réglementaire régissant le partenariat entre les deux pays. En plus de ces mesures visant, selon le responsable des finances, à améliorer le climat des investissements, l'argentier du pays a parlé aussi d'une feuille de route qui serait «consécutive» et qui pourrait à tout moment apporter des correctifs dans le cadre des investissements. Karim Djoudi a indiqué, sur un autre registre, que les deux parties ont décidé d'ouvrir une ligne aérienne directe entre Alger et le Koweït à raison de 7 vols hebdomadaires. Sur ce point, il a précisé que le projet est actuellement en phase de concrétisation. Le ministre, dans son allocution d'ouverture, a appelé les hommes d'affaires koweïtiens à contribuer, par leurs investissements en Algérie, à la création, notamment, de sociétés à capitaux d'investissement et à investir dans les domaines de la pétrochimie et de l'agriculture à travers surtout la création de fermes pilotes. Pour le ministre des Finances koweïtien, M. Mustapha Djassem Echamali, qui s'exprimait lors de la rencontre, la coopération entre les deux pays est de longue date, à savoir depuis les années 60. Pour lui, la coopération dans les secteurs pétrolier et gazier revêt un caractère particulier, étant donné que l'Algérie possède une expérience avérée dans le domaine gazier et le Koweït détient une expérience dans le domaine pétrolier. Le ministre koweïtien a également fait référence à la coopération dans l'aviation, sans donner beaucoup plus de précisions sur ce sujet. Les travaux de la 5ème session de la commission mixte algéro-koweïtienne ont débuté hier à Alger sous la co-présidence du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, et de son homologue koweïtien, M. Mustapha Djassem Echamali. Cette rencontre constitue une occasion pour évaluer les relations entre les deux pays et identifier de nouvelles actions de coopération multisectorielles susceptibles d'insuffler la coopération bilatérale. Les travaux de cette commission ont été précédés, mardi et mercredi derniers, par une réunion préparatoire au niveau des experts des deux pays. La visite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en avril dernier au Koweït, avait constitué une occasion pour orienter la commission mixte algéro-koweïtienne à saisir toutes les opportunités capables de donner une forte impulsion aux relations de coopération entre les deux pays dans tous les domaines, économique notamment. Le Koweït figure, en termes de montant de projets, parmi les plus importants investisseurs en Algérie avec 88 milliards de dinars (1,3 milliard de dollars), devancé par l'Egypte et l'Espagne. S. B. Crise financière Djoudi : «Nous serons à l'abri pendant trois ans» Concernant la crise financière -ce sujet qui s'invite à toutes les rencontres-, le ministre des Finances a estimé, devant la presse nationale, que notre pays pourrait tenir trois ans avec les données actuelles. «Nous avons une marge de manœuvre à court et moyen terme», a estimé le ministre en substance. Cependant, a-t-il précisé, si la crise persistait, il faudrait réguler les dépenses publiques et même revoir les orientations économiques. Selon le ministre, tous les Etats touchés ont pris des mesures afin de se prémunir contre la crise, mais le seul problème qui persiste est la confiance qui doit être retrouvée pour redonner l'espoir au marché.