De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Décidément, les prix de certains produits ne cessent d'augmenter pour diverses raisons liées à la spéculation, à la réduction de la production ou à l'augmentation de la demande sur le marché. La flambée des prix vient de cibler ces derniers jours les viandes blanches, les œufs et même les viandes rouges au niveau de la wilaya de Aïn Defla, une wilaya pourtant connue pour sa vocation agricole et pour la diversité de sa production. Le prix du poulet a atteint 300 DA le kg, alors qu'il n'avait pas dépassé 220 et 230 DA le kg même durant le mois de Ramadhan. Selon des spécialistes, les raisons du bouleversement du marché de ces produits sont dues à l'augmentation de l'aliment de bétail passé de 2 300 à 4 800 DA le quintal, au prix du poussin d'un jour qui a grimpé aussi pour passer de 30 à 50 DA ainsi qu'à la diminution de la production suite à la fermeture opérée par de nombreux producteurs à cause de l'augmentation des charges, y compris les impôts. Notons que la wilaya de Aïn Defla qui compte 800 producteurs ne comprend aujourd'hui que 542 unités et peut-être moins en service. Par ailleurs, le prix de l'œuf est passé de 5 à 13 DA, une augmentation étrange puisque, là, il ne s'agit pas de l'œuf importé mais de celui produit localement. Selon des vendeurs, il semble que ce sont les mêmes raisons, puisque le prix de l'aliment des poules pondeuses a grimpé de 3 000 à 5 000 DA le quintal. Ces sources trouvent que la régression de la production est due à la cessation d'activité de nombreux producteurs sachant que, sur les 78 unités, il n'en reste que 12 en activité. Notons que la production qui était de 44 980 000 unités, en 2006, selon le rapport de la wilaya va sûrement régresser cette année avec le changement d'activités de plusieurs producteurs. Cette flambée des prix qui intervient à l'approche de l'Aïd est très inquiétante puisqu'elle est accompagnée par l'augmentation du prix de la viande rouge. Cette coïncidence semble un peu étrange d'autant plus que d'habitude seul le prix de la viande rouge grimpe dans ces circonstances liées à l'Aïd. D'autres observateurs voient que le marché de la filière avicole vient d'être la cible des spéculateurs alors que le marché de la pomme de terre semble bien encadré par les dispositions du nouveau système de régulation lancé par la tutelle. En somme, suite aux résultats enregistrés par le système de régulation du marché de la pomme de terre, il est maintenant plus que nécessaire de le généraliser à l'ensemble des produits relevant du secteur de l'agriculture, et ce, pour organiser les marchés et sauvegarder autant les producteurs que les consommateurs.