Un début d'incendie s'est déclaré en fin de journée de vendredi à la salle Cirta qui, à Constantine, fait partie du répertoire de la Cinémathèque algérienne au même titre qu'un autre espace, en l'occurrence An-Nasr. Le sinistre a été signalé aux environs de 19h à la Protection civile dont, heureux hasard, l'unité se trouve à moins de cent mètres des lieux. Toutefois cette dernière, selon les témoignages recueillis auprès du personnel de la salle, n'aurait pas eu à intervenir dans la mesure où le début d'incendie a été très vite maîtrisé par les agents de l'hôtel Cirta, qui ont fait usage des extincteurs. Rappelons que ledit hôtel est directement accolé à la salle de spectacles. Quant à l'origine du feu, elle reste à déterminer et aucune piste n'est à écarter, autrement dit de l'acte délibérément criminel ou geste insensé d'enfants qui auraient alors profité de la proximité des soupiraux pour y jeter un objet incandescent ou sinon une cigarette qui ne pouvait que choir sur un monticule d'objets hétéroclites, dont notamment des bouteilles et bidons de plastique, de vieux journaux, des affiches et bien d'autres matières inflammables gisant dans la partie consacrée aux toilettes pour femmes. Il est important de rappeler que la salle n'est pas fonctionnelle depuis près d'une quinzaine d'années au motif de…ravage total ayant eu pour origine un incendie alors qu'elle venait d'être réhabilitée dans sa stricte authenticité, car il faut également souligner que l'espace en question est un véritable joyau sur le plan historico-architectural. D'ailleurs sa réhabilitation est prévue dans le cadre du méga-vènement culturel que doit accueillir la ville de Ben Badis, à savoir «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Néanmoins à dix huit mois de ladite manifestation aucune ébauche sérieuse en ce sens n'a été engagée, exception faite d'un appel fait à des bureaux d'architecture pour une «étude de faisabilité». Ceci après qu'un appel d'offres, lancé il y a près de deux ans, se soit avéré infructueux en ce sens que les propositions faites par les bureaux candidats n'étaient pas été convaincantes. Un agent parmi le personnel de la salle nous fera savoir qu'une rencontre devrait avoir lieu aujourd'hui avec le directeur de la culture afin de débattre des voies et moyens de prévenir de tels incidents et, dans un premier temps, veiller surtout à condamner les voies d'accès à la salle compte tenu du fait qu'elle serait un véritable gruyère pour les initiés. Enfin, l'autre salle de répertoire, en l'occurrence An-Nasr, a été également reprise dans sa totalité et devrait être livrée d'ici le mois de juillet prochain, comme elle devait l'être pour le même mois de l'année précédente. An-Nasr avait connu une opération de réhabilitation qui a duré trois années à partir de l'an 2000. Elle n'a jamais rouvert ses portes malgré tous les engagements pris officiellement par la ministre de la Culture depuis qu'elle est à la tête de ce département. La première réhabilitation a coûté plus de deux milliards de centimes et a été rejetée suite à un rapport de la Protection civile, notamment en ce qui concerne le non-respect de certaines dispositions du cahier des charges, dont la nature ignifuge des sièges, des parois et du plafond. La salle est donc fermée depuis le début de l'année 2 000, une situation qui fait de la ville un véritable désert en la matière puisqu'aucune autre salle ne fonctionne. A. L.