Le président russe n'a pas mâché ses mots hier devant son hôte israélien. Par des propos clairs qui ne toléreraient aucune autre interprétation, Vladimir Poutine a mis en garde Israël contre tout acte pouvant déstabiliser davantage la situation dans le conflit syrien, à l'issue d'entretiens, à Sotchi dans le sud du pays, avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon l'agence Ria Novosti. «Il est crucial dans ce moment important d'éviter tout acte pouvant déstabiliser la situation», a déclaré M. Poutine à l'issue d'entretiens avec Netanyahu, dont le pays a effectué au début du mois des frappes aériennes contre des cibles en Syrie. Message bien reçu, le Premier ministre israélien n'a pu que se mettre dans la peau de la victime comme savent bien le faire les dirigeants de l'Etat hébreu. «Nous souhaitons établir la paix avec tous nos voisins. Nous avons pu parvenir à des accords de paix avec deux de nos voisins, que Dieu fasse que nous puissions l'obtenir avec les autres», a observé Netanyahu, ajoutant également, selon la même source, que la tâche du gouvernement israélien se limite à la défense de ses citoyens. La Russie avait annoncé quelques jours après les frappes sionistes être en train de «finaliser» la livraison de systèmes sol-air sophistiqués S-300, équivalents du Patriot américain, à Damas. Les Israéliens avaient alors affirmé que leur Premier ministre allait dissuader la Russie de procéder à ces livraisons. Par ailleurs, Damas accusé par Ankara d'être derrière l'attentat qui a fait samedi 51 morts dans le sud de la Turquie, s'est déclaré prêt à ouvrir une enquête «commune et transparente» avec Ankara sur le double attentat qui a fait 51 morts samedi dans le sud de la Turquie. «Si le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan demande une enquête commune et transparente entre les deux pays, nous n'y voyons aucun inconvénient et ce afin de parvenir à la vérité», a déclaré le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi. «La vérité doit être annoncée aux peuples syrien et turc», a ajouté le ministre. Ces attentats, commis dans une localité du sud de la Turquie proche de la frontière syrienne, ont fait 51 morts et environ 100 blessés. Treize suspects ont été arrêtés dans le cadre d'une vaste enquête policière turque. Dans un communiqué publié mardi par l'agence officielle syrienne Sana, le gouvernement syrien a dénoncé de nouveau les attentats de Reyhanli, réfutant de nouveau toute implication. «De tels crimes horribles sont le résultat direct de la propagation du terrorisme dans la région. Ils visent à porter atteinte aux relations entre les peuples syrien et turc», affirme le texte soulignant que «toute accusation à l'Etat syrien est sans fondement». Par ailleurs, la Jordanie accueillera en milieu de semaine prochaine une réunion des chefs de la diplomatie des pays «Amis de la Syrie», a annoncé mardi le ministère jordanien des Affaires étrangères. La porte-parole du ministère, Sabah al-Rifaï a précisé que les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Turquie, le Qatar, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Egypte, l'Allemagne et l'Italie y participeraient. Cette réunion intervient après des rencontres entre dirigeants russes, alliés et fournisseurs d'armement de Damas, et américains, qui ont récemment renforcé leur soutien à la rébellion. Moscou et Washington ont convenu d'organiser prochainement une conférence internationale sur la Syrie, dans une nouvelle tentative de mettre fin à plus de deux ans de guerre civile. Cette conférence qui doit réunir régime et opposition devrait avoir pour base l'accord de Genève, conclu entre les grandes puissances en juin 2012, qui prévoit un processus de transition pour mettre fin à ce conflit sanglant. R. I.