Photo : Zoheïr De notre envoyée spéciale à Doha Faouzia Ababsa «Nous sommes convaincus que cette crise financière, dont nous ne sommes pas responsables, pourrait avoir de très lourdes conséquences pour nos pays.» Cette déclaration est celle du ministre algérien des Affaires étrangères. Aussi, pour Mourad Medelci, il est devenu aujourd'hui impératif que les pays émergents et en voie de développement «s'imposent dans le dialogue, fournissent toutes les données et informations, et participent dans toutes les analyses pour sortir de Doha avec des perspectives claires afin de gérer cette crise dans les prochains mois de manière acceptable». Vision optimiste ? M. Medelci le reconnaît volontiers. Il s'agit aujourd'hui, estime-t-il, de trouver les mécanismes à même de garantir la protection dont nos pays ont besoin. «Ces quatre jours pourraient permettre d'unifier les visions ou à défaut de rapprocher les points de vue pour qu'à partir de Doha nous décidions de prolonger la réflexion et l'analyse à plusieurs niveaux, dont l'ONU demeure le premier cadre d'un dialogue vaste», dira encore l'ex-ministre des Finances. Mourad Medelci nous informera que l'Algérie a pris l'initiative d'appeler à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G24 à laquelle prendraient part des membres du G77. Cette rencontre verra également la participation de 10 pays membres du G20 et de 14 autres non membres. A la question de savoir si la rencontre de Doha ne constituait pas une aubaine pour les pays riches de trouver des financements afin de combler leur déficit, le chef de la diplomatie algérienne ne l'a pas exclu. Il a même acquiescé en affirmant que la volonté chez certains de ce pays existe. «Il y a ceux qui veulent que les pays producteurs de pétrole, qui ont accumulé un matelas financier assez important, le transfèrent vers les pays qui en ont besoin en raison de la crise. Mais nous discuterons de cela en marge du sommet», affirme M. Medelci. Et le ministre des Affaires étrangères d'ajouter : «Chacun doit assumer ses positions car chacun a ses propres préoccupations. Celles de l'Algérie vont dans le sens du développement du pays en raison du retard accumulé depuis plusieurs années. Nous avons donc besoin de notre argent pour le développement local d'abord et avant tout.» Quant à l'absence des présidents de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, M. Medelci s'en est déclaré fort surpris. «Pour avoir participé à la conférence de Monterry et constaté le rôle important qu'ont joué ces deux institutions, je ne peux que me déclarer surpris, pour ne pas dire regretter cette absence. Cela étant, elles sont présentes à un autre niveau. Mais la situation est tellement grave, la réunion d'une telle importance qu'il aurait été préférable que ces deux responsables soient présents.»