L'Algérie est certes un pays riche culturellement parlant. Riche en destinations touristiques, l'Algérie peut aussi se vanter du nombre impressionnant de sites historiques existants dans ses différentes régions. Mais hélas, ces atouts ne sont guère mis en avant et cela malgré certaines initiatives indépendantes dirigées dans le but de relancer le tourisme culturel. Des lieux en attente de visiteurs En effet, si l'Office national de la culture et de l'information s'acharne à redorer l'image des sites antiques de Djemila (Sétif) et Timgad (Batna) à travers la tenue annuelle de méga festivals de musique, aucune évolution n'a été enregistrée en matière d'afflux de touristes étrangers ou algériens. Ces deux événements se sont transformés en une sorte de fête locale qui, dans le meilleur des cas, attire des jeunes d'autres wilayas et cela dépend toujours de l'animation musicale au menu. Idem pour la capitale des Hammadites, une ville qui émerveille et fascine les touristes grâce non seulement à la beauté de ses plages mais aussi à ses sites historiques comme la Casbah, Yemma gouraya et autre lieux. Hélas aucun effort n'a été fourni de la part des autorités locales pour encourager le tourisme dans cette région, se contentant seulement du retour des algériens de France durant la saison estivale. A l'ouest du pays, le même constat affligeant est là. Certes il y a des associations qui activent pour la promotion des sites culturels mais cela est insuffisant pour attirer les touristes. Cependant, il y a au sud du pays certaines initiatives qui visent à promouvoir le tourisme culturel à travers l'organisation de diverses manifestations, comme le festival du diwane ou encore les nuits de la Saoura ou la Sebiba. Mais même avec la présence de ces éléments encourageants, les initiateurs de ces événements ne sont pas suivis et encadrés dans leurs démarches d'où l'absence d'hôtels décents et autres éléments pouvant améliorer le séjour des touristes. Pour ce qui est de la capitale, cette dernière est loin de séduire les touristes et cela à cause de l'état dans lequel se trouvent ses sites culturels mais aussi l'absence d'une campagne marketing pour vendre la destination de la capitale aux touristes.
Les musées désertés Voulant relancer le tourisme culturel en Algérie, le ministère de la Culture a, cette année, fait augmenter le prix des tickets d'accès aux musées à 200 DA, un prix censé recouvrir certains frais comme la présence d'un guide. Hélas, au Mama, il n'y a aucun guide sur place encore moins ailleurs, où les musées ressemblent à des lieux abandonnés. Il y a également les grands musées a ciel ouvert, comme Imedghassen ou le tombeau de la chrétienne, les ruines romaines de Tipasa et autres legs antiques placés sous la protection de l'Office national de gestion et protection des biens culturels. Une institution censée élaborer une véritable opération marketing pour la valorisation de ces sites que nous envient le monde. Hélas, même sur ce plan là l'Algérie est incapable de prendre soin de ses biens. Livrés à dame nature, ces lieux d'histoire sont complètement abandonnés. Mis à part quelques opérations de restauration dont ils bénéficient grâce à l'Etat ou l'Unesco, aucune attention ne leur est accordée. Absences de guides sur place et d'infrastructures hôtelières sont des éléments très décourageants. A Tlemcen, les grottes de Beni Ad, un véritable labyrinthe souterrain, sont complètement livrées à la nature, seul un grillage les sépare des gens, tandis que l'entrée est fixée à 50 DA sans guide bien sûr. Le pire c'est que dès qu'on met le pied dans ce site, on constate le grave état de délabrement dans lequel il se trouve : des ordures jetées par terre, des rats qui y traînent, rien qui donne envie de revenir.
L'Algérie, destination boudée par les agences touristiques Par ailleurs, on a constaté et après une longue recherche sur la Toile, qu'aucune agence touristique algérienne ne propose des circuits culturels en Algérie durant l'année. En effet, les agences touristiques ne s'intéressent à nos sites culturels que durant certaines saisons comme le printemps ou la fin de l'année pour le Sud, devenu le lieu idéal pour passer le réveillon pour nos jeunes en quête d'exotisme. Pire encore, à cette période de l'année où les retardataires préfèrent aller en congé, on ne retrouve dans les agences touristiques que des plans pour la Turquie, le Maroc et autres destinations. Aucune trace de l'Algérie même dans les moteurs de recherches disponibles sur leurs sites. Pour ceux qui désirent se rendre dans les quatre coins de l'Algérie, ils n'ont qu'à aller à l'aventure.
La cherté des hôtels, un élément décourageant Il y a un élément fort important qui décourage les Algériens et les dissuade d'intégrer les circuits culturels, c'est le facteur argent. En effet, les seules agences qui organisent des circuits de découverte de patrimoine n'offrent pas des prix abordables, ce qui laisse ce genre de tourisme réservé à une certaine catégorie de personne. Aussi, dans la plupart des cas il n'existe pas un bon rapport qualité/prix et les gens payent cher pour se retrouver dans desconditions d'hébergement lamentables. En effet, qui est prêt a débourser le prix d'une semaine à l'étranger pour passer une semaine en Algérie dans des conditions inacceptables ! C'est pour cela d'ailleurs que même les Algériens préfèrent faire du tourisme culturel en Tunisie et au Maroc que d'aller à Sétif ou Tamanrasset. Donc pour la relance du tourisme culturel en Algérie, on ne peut continuer de compter sur les agences touristiques qui flairent les bonnes occasions pour s'enrichir mais il faut penser à une véritable stratégie pour faire de l'Algérie une destination culturelle à la hauteur de ses richesses. W. S. M.