La construction de l'économie maghrébine fera l'objet d'un examen lors d'un prochain Conseil des ministres. C'est ce qu'a annoncé jeudi dernier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines. Lequel a réitéré l'engagement de l'Algérie à réaliser cette intégration et a rappelé par la même occasion les étapes franchies par l'Algérie pour l'édification d'une économie maghrébine. «Nous avons même proposé d'unifier les politiques économiques», a déclaré le ministre, tout en soulignant l'engagement de l'Algérie dans la création des zones de libre-échange avec les pays membres de l'Union du Maghreb arabe (UMA), notamment la Tunisie, un pays avec lequel l'Algérie a signé récemment à l'issue de la 17ème session de la grande commission mixte à Tunis un accord commercial préférentiel. Cet accord ouvrira, selon M. Messahel, «la voie à une zone de libre-échange entre les deux pays à l'horizon 2009-2010». C'est un accord qui permettra également aux produits des deux pays de «passer d'un pays à un autre sans droits et taxes sauf pour quelques produits qui feront l'objet de listes et d'accords entre les deux pays». La question sera tranchée à l'occasion de la 18ème session de la grande commission mixte qui se tiendra en Algérie au début du 2ème semestre de 2009. Globalement, on s'attend à ce que l'accord préférentiel booste un peu plus les échanges commerciaux entre les deux pays. Car, même si ces échanges dépassent actuellement déjà les 500 millions de dollars, il reste beaucoup à faire puisque le volume de ces échanges reste en deçà des aspirations des deux pays. C'est le cas aussi avec les autres pays du Maghreb. Le projet de l'intégration économique du Maghreb qui entre dans le cadre de l'édification du Maghreb tarde, en effet, à aboutir alors qu'il pourrait contribuer à développer et à booster les économies de ces pays. Il permettra aussi, selon les experts, aux membres de l'UMA de faire face à la crise économique mondiale. Selon les analystes, les pays du Maghreb ont beaucoup à gagner à ouvrir leurs marchés et leurs compétences et expériences communes. Même le Fonds monétaire international l'a recommandé à maintes reprises. Les banquiers maghrébins ont, pour leur part, plaidé pour la création d'une banque d'investissement pour la région. Un projet dont la concrétisation est attendue pour 2009 avec un capital de 500 millions de dollars qui sera réparti entre les cinq pays membres de l'UMA. Les objectifs assignés à cette institution financière maghrébine sont, entre autres, l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée, la réalisation des projets mixtes et les échanges commerciaux intermaghrébins. Lesquels ne représentent actuellement que 3% de leurs échanges avec les autres pays du monde. Pour relancer cette initiative, un plan d'action a été adopté en octobre dernier à Tripoli, à l'issue de la «Conférence sur les progrès de l'intégration régionale et la promotion des projets communs au Maghreb». Le projet a également été relancé lors d'une réunion entre les banquiers de la région début novembre à Tunis. S. I.