Les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi dernier. Pour le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a fini à 46,34 dollars, en hausse de 1,74 dollar par rapport à son cours de clôture de mercredi dernier. Selon les agences de presse, les cours avaient débuté la séance en baisse, cédant une partie des cinq dollars engrangés mercredi, avant de repartir en nette hausse. Cette légère hausse est justifiée, selon les analystes de la scène énergétique mondiale, par les craintes géopolitiques liées aux bombardements israéliens qui se poursuivent sur la bande de Ghaza. L'autre facteur ayant contribué à ce nouveau regain est, expliquent certains experts, la faiblesse des volumes échangés au lendemain du Nouvel An. «La volatilité est incroyable», a relevé l'analyste indépendant Ellis Eckland. «Des fonds d'investissements ont décidé de mettre de l'argent dans les matières premières, pas seulement dans le pétrole», a-t-il précisé. Et d'ajouter que «certaines institutions, regardant le marché, se rendent compte que les matières premières ont connu le pire trimestre de leur histoire et décident d'acheter». Pour rappel, le baril a perdu les trois quarts de sa valeur entre le mois de juillet, où il avait atteint plus de 147 dollars, et décembre, où il est passé sous les 35 dollars. «Les cours ont été tellement massacrés ces six derniers mois que les intervenants du marché se lancent dans des achats car ils pensent qu'on ne peut plus aller beaucoup plus bas», a confirmé Adam Sieminski, de la Deutsche Bank. Les acheteurs ont été encouragés par «une combinaison d'éléments : une hausse des marchés actions, le conflit sur le gaz [entre Russie et Ukraine] et les troubles en Israël», a-t-il avancé. En effet, la problématique de l'approvisionnement de l'Union européenne en gaz en provenance de Russie via l'Ukraine a également jeté quelques brins d'inquiétude sur les marchés pétroliers. En clair, la situation est des plus tendues ces derniers temps, et les investisseurs, ajoutent les mêmes agences, restaient également nerveux devant la poursuite des attaques israéliennes contre la bande de Ghaza, craignant un embrasement régional qui pourrait perturber les approvisionnements d'or noir, notamment en provenance d'Iran. Pour mémoire, la Russie a clairement accusé vendredi dernier l'Ukraine de prélever du gaz russe transitant vers l'Europe, une allégation démentie par Kiev mais qui réveille le spectre du scénario de 2006 où un différend russo-ukrainien avait perturbé l'approvisionnement de l'UE. R. E.