«J'ai pleuré de joie car je sais ce que représente ce Ballon d'Or pour Madjid» Ammi Abdelwahab, le père du tout récent lauréat du Ballon d'Or 2009, n'a pu retenir ses larmes en évoquant tout ce que représente cette consécration pour son fils.Un fils dont il nous fait part de certains pans de sa vie. Tout d'abord, quelles sont les nouvelles ? Je ne vous cache pas que je suis le plus heureux des hommes. La raison est évidente, mon fils vient de se voir attribuer le trophée le plus prestigieux du pays, si ce n'est du continent, qui récompense le footballeur le plus méritant. Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ? La joie était, et elle l'est toujours, indescriptible car ce trophée représente, à mes yeux, une grande valeur et je peux vous en donner les raisons. Quelles sont-elles ? Tout d'abord, ce Ballon d'Or lui a été remis par des Algériens et suite à l'initiative, et cela depuis une décennie, des organes de presse algériens. C'est une occasion de montrer au monde notre savoir-faire. En plus de cela, mon fils est partie prenante de cet événement. D'un autre côté, cette consécration coïncide avec la qualification de notre équipe nationale à deux grands événements sportifs, à l'échelle mondiale. Estimez-vous que cette consécration est méritée pour Madjid ? (Rires) Je ne tomberai pas dans le piège que vous m'avez tendu. Je ne veux pas me mettre à dos les camarades de Madjid, en équipe nationale , qui me vouent un grand respect. Non, nous voulons connaître votre avis, c'est tout… Madjid a gagné avec son équipe des Glasgow Rangers la Coupe et le championnat d'Ecosse. Lui et ses coéquipiers sont adulés là-bas. Pour ce qui est de l'équipe nationale, il mérite, tout autant que ses coéquipiers, cette consécration. Je vous avoue que dimanche passé, lorsque j'ai appris que c'était Madjid qui a été choisi pour recevoir le Ballon d'Or, je n'ai pas pu retenir mes larmes. J'ai ressenti la même émotion que ce 18 novembre qui a vu notre qualification pour le Mondial se concrétiser. Avez eu, depuis, l'occasion de discuter avec Madjid ? Nous sommes en contact permanent et il m'a raconté dans le détail cette soirée formidable au Sheraton. Il m'a dit avoir été très ému au moment où Madjer, celui qu'il considère comme son modèle, lui remettait le trophée. Avez-vous pensé, un jour, que votre fils connaisse tout ce succès ? Permettez-moi de vous faire une confidence. Madjid a abandonné très tôt ses études et cela à cause de son amour pour le football. A 14 ans, il s'est retrouvé loin de sa famille pour apprendre son métier, et tout ce qu'il connaît actuellement est une juste récompense de ses efforts. Je n'évoquerais pas les moments de galère qu'il a connus car cela n'a pas été toujours facile. Savez-vous que Madjid était au coude à coude avec Antar Yahia ? Si le Ballon d'Or était revenu à Antar Yahia, j'aurais éprouve le même sentiment de joie. C'est un grand joueur de football et aussi un homme de coeur. J'étais le premier à l'attendre à l'aéroport de Annaba quand, après la match face à la Zambie, il a fait un crochet par Sedrata. J'espère de tout cœur que ce sera son tour la saison prochaine. Quel jugement portez-vous sur la valeur technique de Madjid ? Les sentiments mis à part, je suis convaincu que Madjid a les bagages techniques pour jouer dans n'importe quel grand club européen. Vous a-t-il parlé des chances de l'Algérie lors de la prochaine CAN ? Il considère que l'Algérie a les moyens d'aller très loin dans cette compétition. Il nous faut pour cela, a-t-il dit, mettre tous les atouts de notre côté. Et pour ce qui est du Mondial ? Quand vous discutez avec mon fils, vous vous rendez compte que c'est quelqu'un qui croit dur comme fer qu'il ne peut y avoir de réussite sans de grands sacrifices. Pour ce qui est du Mondial, il est affirmatif, une préparation des plus rigoureuse est plus qu'indispensable et qu'à partir de là tout est possible. Par quoi voulez-vous conclure ? Tout simplement par adresser un grand merci aux quotidiens Le Buteur et El Haddaf. Ils ont permis à mon fils de brandir un trophée majeur dans la carrière d'un footballeur. Entretien réalisé par Slimane Baghdali Amar Ghoul encense Bougherra Le Ballon d'Or gagné par Madjid Bougherra est largement mérité selon le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui a félicité, dans une déclaration au Buteur, le défenseur des Glasgow Rangers et de l'équipe nationale pour le sacre. «C'est le couronnement d'une saison exceptionnelle qu'a réalisée Bougherra dans son club écossais et avec les Verts», estime Ghoul qui a suivi la cérémonie sur la chaine de TV nationale. «C'est un joueur qui a été pour beaucoup dans le doublé gagné par les Rangers. Il en est devenu une pièce maitresse en tant que défenseur intraitable et passeur décisif et même buteur parfois. La veille du match capital contre l'Egypte et devant la cascade de blessures qui a frappé notre équipe nationale, c'est sa blessure qui m'a préoccupé le plus», ajoute le ministre dans sa déclaration. Un prix exceptionnel pour un joueur d'exception.