Michael Bradley, connaît presque tout sur la sélection nationale. Karim Matmour le révèle dans son interview publiée dans notre édition d'hier : son coéquipier au Borussia Mönchengladbach, Michael Bradley, connaît presque tout sur la sélection nationale. Cela laisse supposer que le père du joueur américain, qui n'est autre que le sélectionneur des Etats-Unis, Bob Bradley, est tout aussi au courant de l'actualité des Verts. C'est tout à fait caractéristique du personnage, connu comme étant très à cheval sur les détails et ne négligeant aucun aspect de la préparation d'un match. L'Italie a tremblé sous l'œil de Saâdane et des Verts Trois matchs référence illustrent cette rigueur à la limite de la manie. Tout d'abord, la rencontre contre l'Italie lors de la Coupe des Confédérations l'été dernier en Afrique du Sud. Les Américains avaient pu neutraliser le bloc italien, allant même jusqu'à mener au score et dominer l'adversaire. Même en étant réduits à dix, ils ont maîtrisé la situation jusqu'à dix minutes de la fin, avant que le remplaçant Giuseppe Rossi, au prix de deux exploits individuels, ne renverse la vapeur. Les joueurs algériens ainsi que le sélectionneur national, Rabah Saadane, se rappellent parfaitement de ce match puisqu'ils étaient présents au Loftus Stadium de Pretoria pour y assister, en marge du stage d'une semaine qu'ils avaient effectué dans la capitale sud-africaine pour préparer la confrontation contre la Zambie. L'Egypte et l'Espagne battus à l'observation Il y a eu ensuite la victoire éclatante face à l'Egypte, lors du troisième match de poule, alors que les Egyptiens, auteurs d'une belle prestation face au Brésil et vainqueurs trois jours auparavant de l'Italie, étaient donnés archi favoris. C'était le fruit de la parfaite étude que Bob Bradley avait fait du jeu et des joueurs égyptiens. Le véritable coup d'éclat allait venir après : en demi-finale jouée à Bloemfontein, les Américains ont corrigé les Espagnols, champions d'Europe en titre, en empêchant les Xavi, Iniesta et autres Torres de développer leur jeu habituel. Pour la précision, il s'agit de la seule défaite de l'Espagne sur 45 matchs disputés en plus de deux ans ! Toutes les données sont informatisées C'est donc clair : Bradley ne prend rien à la légère. Déjà, juste après le tirage au sort de la Coupe du monde, le 4 décembre dernier, il nous avait déclaré qu'il connaissait bien Karim Matmour, du moment qu'il suit les matchs du Borussia Mönchengladbach où évolue son fils, mais que dorénavant, il allait suivre de près les prestations du joueur algérien chaque week-end. Apparemment, il tient parole et même plus, puisqu'il reçoit chaque début de semaine un rapport complet sur les prestations des joueurs algériens. Son intérêt s'étend même jusqu'aux nouveaux joueurs que le sélectionneur Rabah Saadane compte convoquer. Toutes les données sont enregistrées, mises à jour et traitées par système informatique. Qu'en est-il des Algériens ? Cette attitude de Bob Bradley amène une interrogation : la réciprocité est-elle de mise ? En plus clair, la partie algérienne cherche-t-elle à tout connaître, de son côté, sur ses adversaires ? A-t-on tous des renseignements complets et précis sur chaque joueur slovène et américain (les joueurs anglais étaient déjà connus) ? A-t-on constitué une base de données sur le profil de chacun d'eux ? Tient-on une «comptabilité» des suspendus, blessés et autre nouveaux venus des sélections slovène, anglaise et américaine ? Faute de communication officielle à ce sujet, on n'en sait rien. On suppose que Rabah Saâdane, en vieux routier, a pensé à tout cela et qu'il tient ses fiches à jour. Le contraire serait aussi surprenant que dramatique…