La Côté d'Ivoire de Sven-Göran Eriksson entre en scène ce mardi face au Portugal, à Port Elizabeth (Groupe G). Kolo Touré, en exclusivité pour la FIFA, évoque son ambition et optimisme. La Côté d'Ivoire de Sven-Göran Eriksson entre en scène ce mardi face au Portugal, à Port Elizabeth (Groupe G). Kolo Touré, en exclusivité pour la FIFA, évoque son ambition et optimisme. Kolo, vous n'aviez pas caché votre joie à la nomination de Sven-Göran Eriksson. Plus de deux mois après, pourquoi une telle satisfaction ? Parce qu'il a beaucoup d'expérience, tout simplement. Il a déjà entraîné de grandes sélections comme l'Angleterre et le Mexique. Il a aussi coaché la Lazio et Manchester City en club et gagné beaucoup de trophées. Pour nous, c'était essentiel d'avoir un entraîneur de cette réputation et avec autant d'expérience. Je suis toujours aussi ravi qu'il soit avec nous. Qu'a-t-il changé depuis son arrivée ? Il nous pousse à jouer en équipe et pas chacun pour soi. Il a changé la mentalité de l'équipe et de chaque gars. On a toujours eu de bons joueurs mais sans jamais être capables d'évoluer en bloc uni, de défendre et d'attaquer ensemble. C'est ce à quoi on travaille et on espère que ça portera ses fruits dès le premier match face au Portugal. Quelle était la source de ces excès d'individualisme dont vous parlez ? Nous étions incapables de nous parler franchement, de se critiquer, d'être complètement concentrés à chaque entraînement. Tous ces facteurs créaient une mauvaise atmosphère. Pour être une grande équipe mondiale, il doit y avoir 23 joueurs humbles qui se battent pour la même cause et restent simples. Sur le terrain, chacun doit mettre de côté ses vues personnelles et ne penser qu'à l'équipe. Eriksson se concentre beaucoup sur la défense depuis le début de la préparation. Pourquoi ? Parce qu'on ne défend pas assez ensemble et pas assez bien. Quand je dis tous ensemble, je parle d'une défense collective, où tout le monde s'y met, de l'attaquant au gardien. Aujourd'hui, sans une grosse défense on ne peut rien gagner. La blessure de Didier Drogba a-t-elle affecté le moral de l'équipe, au moins au début ? Les premiers jours, ça a vraiment été dur à digérer, parce que Didier c'est notre capitaine et notre meilleur joueur. C'est un grand buteur qui a toujours su être présent dans les situations difficiles. Mais comme je l'ai déjà dit, la Côte d'Ivoire c'est 23 joueurs, c'est le collectif qui fera la différence et pas Drogba. On en a pris conscience. Chacun doit se battre pour son coéquipier et tous ensemble. Votre ami Didier Zokora devrait débuter à vos côtés en défense centrale. Pourquoi ce changement ? Vous savez, on a déjà joué ensemble en défense centrale pendant des années. Quand nous étions gamins, on en rigolait beaucoup. Il m'appelait Cannavaro et moi je l'appelais Nesta. Didier est un défenseur dans l'âme, il a l'esprit nécessaire pour évoluer à ce poste. C'est un joueur très intelligent. Quelles leçons avez-vous retenues de 2006 ? C'est mitigé. D'un côté, je me dis qu'on a raté le coche. De l'autre, nous étions très jeunes et sans expérience, c'était notre première Coupe du monde. Les conditions dans lesquelles nous nous sommes qualifiés nous ont donné ce sentiment qu'être juste présent était déjà énorme. Cette fois, c'est différent. Nous sommes plus ambitieux, plus concentrés tous ensemble sur un même but. Et puis, évoluer sur notre continent nous donne encore plus l'envie de nous dépasser.