«Ne me dites pas que le PSG découvre nos règles» A Monaco, le président de l'UEFA, Michel Platini, est revenu sur la mise en place du fair-play financier, tout en rappelant qu'aucune exception ne sera tolérée. Un message que certains dirigeants, à commencer par ceux du Paris SG, ont dû entendre. Depuis son rachat par un fonds souverain qatarien (QSI), le PSG menace de renverser la hiérarchie européenne. Sa prodigalité tranche avec la cure d'austérité à laquelle la plupart des clubs européens sont soumis (22 % de dépenses en moins cet été sur le marché des transferts par rapport à la période 2008-2011). Avec 260 M€ (dont 139 M€ cet été) dépensés depuis un an, le club parisien semble détenir la pierre philosophale susceptible de lui permettre de devenir un géant continental à court terme. A une restriction de taille près. «Nous avons accordé un délai de trois, quatre ans aux clubs européen pour qu'ils puissent s'adapter à la mise en place du fair-play financier. Celui qui ne respectera pas les règles aura des problèmes, que ce soit un club français, anglais ou géorgien», a mis en en garde le président de l'UEFA, Michel Platini, vendredi à Monaco. Quelle que soit la puissance financière de leur actionnaire, tous les clubs devront donc se conformer aux canons de l'équilibre budgétaire à partir de la saison 2014-2015. Déficits abyssaux Une fois effective, cette règle contraindra les clubs européens à ne pas dépenser plus qu'ils ne gagnent. Dans une limite d'un déficit de 45 M€ (s'il est couvert par un actionnaire) puis de 30 M€ les deux années suivantes, les clubs contrevenants risquent des sanctions allant jusqu'à l'exclusion des compétitions européennes. Une mesure de salubrité publique au regard des déficits abyssaux qu'ils ont cumulés ces quatre dernières années (600 M€ en 2008 ; 1,20 md€ en 2009 ; 1,60 md€ en 2010 ; 1,70 md€ en 2011). «PSG ou pas PSG, nous ne reviendrons jamais en arrière. Le fair-play financier a été décidé à l'unanimité, avec tous les clubs et la Commission européenne. Nous ferons cette révolution dont le football a besoin», a insisté Michel Platini. Une manière d'assurer qu'il n'accordera aucun passe-droit au club parisien, qui, comme les autres, devra couvrir ses dépenses avec ses revenus sans s'adosser aux subsides de son richissime actionnaire. «Ne me dites pas que le PSG découvre nos règles» «La philosophie n'est pas d'assassiner les clubs. Ce sont d'ailleurs eux qui nous demandent de les aider. J'en ai parlé avec tous les patrons des grands clubs européens, y compris ceux de Manchester City à Abu Dhabi. Tout le monde veut respecter le fair-play financier. Mais certains clubs semblent ne pas vouloir le faire», a lâché Platini en ciblant Paris. Puis de manier l'ironie : «Quand les clubs italiens achetaient des joueurs, le fair-play financier ne les intéressait pas. Maintenant, les clubs français achètent en Italie et les Italiens s'y intéressent tandis que les Français, qui militaient pour cette mesure, n'en parlent plus...» Lorsqu'on lui objecte que cette mesure risque de freiner le développement du PSG, le président de l'UEFA rétorque : «Ne me dites pas que le club découvre nos règles. Philippe Boindrieux (ancien directeur général du PSG, toujours au club) et Jean-Claude Blanc (alors président de la Juventus et désormais directeur général du PSG) ont participé aux commissions qui ont travaillé sur le projet. Aux dirigeants parisiens de se montrer imaginatifs. À eux de trouver un sponsor généreux ou de construire un nouveau stade.» De quoi relancer le débat autour du nouveau Parc des Princes.