Bwalya : «Je ne parlerai de l'Algérie que la semaine prochaine» Ayant animé la conférence de presse d'avant-match de la sélection zambienne contre celle de l'Ethiopie, Hervé Renard a répondu à de nombreuses questions, dont certaines sur l'Algérie. Vous affrontez l'Ethiopie dans votre premier match dans cette CAN, mais il est clair que votre principal adversaire dans votre groupe est le Nigeria... Non, pas forcément. Dans la phase des poules, il faut respecter tous les adversaires. Chacun joue sa chance à fond. Le meilleure exemple est ce qui s'est passé hier (samedi, ndlr) à Johannesburg avec l'Afrique du Sud qui s'est fait accrocher par la sélection du Cap-Vert. Personne n'avait parié sur un résultat nul dans ce match. Certes, le Nigeria est un adversaire costaud, mais même l'Ethiopie a des arguments à faire valoir. Pourquoi vous êtes-vous montré souple avec votre joueur Felix Sunzu en l'autorisant, en pleine préparation, à se rendre en Angleterre afin d'effectuer des tests à Reading ? C'était l'occasion de sa vie. J'ai consulté plusieurs parties avant de l'autoriser à partir, mais c'est moi qui ai pris la décision en dernier lieu. Pour Sunzu (il évolue actuellement au club congolais TP Mazembe), ce n'est pas tous les jours qu'il a des propositions pour jouer en Angleterre. C'était son rêve et je lui ai offert l'opportunité de le concrétiser afin qu'il aie l'esprit libre pour cette CAN. La Zambie est le tenant du titre, mais elle s'est qualifiée difficilement pour cette CAN en souffrant face à la sélection de l'Ouganda, pourtant faible. Quelle est votre explication ? Si nous avons éprouvé des difficultés face à l'Ouganda, c'est tout simplement parce que c'était une bonne équipe et non pas une équipe faible, comme le pensent certains. Elle a remporté trois fois de suite la Coupe SECAFA (Coupe de l'Afrique de Est, ndlr) , qui est certes une compétition régionale, mais à laquelle participent quand même des sélections respectables. Que pensez-vous de l'Ethiopie, votre premier adversaire ? Elle s'est brillamment qualifiée pour cette phase finale. Malgré une défaite au match aller contre le Soudan, une équipe solide, de mon point de vue, elle s'est très bien rattrapée au match retour. J'ai visionné plusieurs vidéos des matches de l'Ethiopie, notamment celui qu'ils avaient disputé il y a un an contre l'Afrique du Sud à Rustenburg. Elle a un très bon niveau. Quel sentiment ressentez-vous en affrontant l'Ethiopie dans la peau du tenant du titre alors qu'il y a un an, vous n'étiez qu'un simple outsider à ce stade de la CAN-2012 ? Je ressens la même chose. Rien n'a changé chez moi. Que ce soit en 2013, 2012, 2010 ou même en 2008 où j'étais adjoint de Claude Le Roy dans la sélection du Ghana, le premier match est toujours très difficile. Toutes les CAN sont dures et rien n'est facile. Actuellement, nous avons pour objectif de passer le premier tour et les joueurs en sont conscients. Les choses sérieuses seront sur le terrain et non pas dans les journaux et les interviews télévisées. Qu'est-ce qui a changé dans votre tête par rapport à l'édition de 2012 ? Pratiquement rien, si ce n'est que je connais encore mieux mon équipe puisque j'en suis à ma troisième CAN avec eux. En 2012, nous y sommes allés étape par étape et avons pu remporter le titre africain. En notre qualité de compétiteurs de haut niveau, nous sommes motivés pour démonter à ceux qui doutent encore de notre potentiel que notre sacre de l'année passée n'est pas le fruit du hasard. Au vu de vos ambitions, vous suivrez certainement avec attention les matches du groupe D, puisque votre adversaire éventuel en quart de finale en sera issu, n'est-ce pas ? Non, je n'y pense pas encore. Pour l'instant, nous pensons seulement à nos trois matches de poule. Après quoi, nous penserons au match du second tour et à notre adversaire. Des paramètres font que vous souhaiterez éviter la Côte d'Ivoire au second tour. Ferez-vous en sorte de terminer en tête de votre groupe afin de ne pas affronter les Ivoiriens, favoris de la poule D ? Assurément. Terminer premier de la poule est toujours avantageux et offre de meilleures chances de qualification lors du second tour. Qui voyez-vous passer aux quarts de finale dans la poule D ? Je pense que la Côte d'Ivoire est légèrement au-dessus de ses trois concurrents. Pour ce qui est de l'Algérie, j'ai regardé son match face à l'Afrique du Sud et j'ai découvert une équipe solide qu'il sera difficile d'arrêter. Elle a sans doute de fortes chances de passer au deuxième tour. Votre pronostic pour son premier match face à la Tunisie ? Ce choc entre l'Algérie et la Tunisie sera certainement la clef de la qualification aux quarts de finale. Tout le monde connaît le caractère sensible des matches entre les pays arabes. Je pense que de ce résultat dépendront les chances de qualification de chacune des deux équipes. Bwalya : «Je ne parlerai de l'Algérie que la semaine prochaine» L'ancienne gloire du football zambien, Kalusha Bwalya, est arrivée hier à l'hôtel Protea Nelspruit, une heure avant le début de la conférence de presse d'avant-match de la sélection de la Zambie, animée par le sélectionneur, Hervé Renard, et le capitaine d'équipe, Christopher Katongo. En sa qualité de président de la Fédération zambienne de football, il a tenu à être présent avec ses joueurs la veille de leur premier match dans cette CAN dont ils sont les détenteurs du trophée. Avant le début de la conférence de presse, nous l'avons abordé pour solliciter de lui de répondre à quelques questions. Ayant donné son accord dans un premier temps, il s'est rétracté quelques instants plus tard, à notre grande surprise, comme s'il s'était rappelé quelque chose. Nous avons quand même insisté en lui demandant de seulement nous livrer son opinion sur le groupe D, celui de l'Algérie. «Je ne parlerai d'aucune des sélections du groupe D. Je n'en parlerai que la semaine prochaine», s'est-il contenté de nous répondre. Il ne veut pas en parler avant d'assurer la qualification au second tour En nous donnant rendez-vous pour la semaine prochaine, Bwalya ne disait pas juste des mots en l'air. En effet, c'est mardi de la semaine prochaine qu'on saura quelles sont les deux sélections du groupe C (Zambie, Nigeria, Burkina Faso et Ethiopie) qui se qualifieront pour les quarts de finales, donc qui seront appelées à affronter des adversaires du groupe D. Visiblement, il ne veut pas laisser transparaître une préférence pour une sélection aux dépens d'une autre afin, d'une part, d'être diplomate et, d'autre part, d'enlever toute pression sur ses joueurs et les laisser se concentrer sur le premier tour. «Actuellement, je suis Zambien et seule ma sélection m'intéresse» Il a explicité davantage cette idée en nous affirmant : «Actuellement, je suis un Zambien tout court et je ne veux pas parler d'autre chose que de la sélection de mon pays. Tout le reste ne m'intéresse pas et je ne veux pas en parler. Notre attention est focalisée sur les matches du premier tour qui sont très importants et décisifs pour le passage aux quarts de finale.» Une manière très diplomatique d'éluder la discussion sur la sélection algérienne. De bonne humeur et très confiant Alors qu'il était prévu que Kalusha Bwalya participe à la conférence de presse, selon ce que nous avait affirmé l'attaché de presse de la fédération, cela n'a pas été le cas du fait qu'il était occupé à apporter les dernières retouches aux préparatifs pour l'accueil du président de la Zambie, Michael Sata, qui doit rendre visite aux joueurs à leur hôtel et assister à leur match d'aujourd'hui contre l'Ethiopie. Cela dit, il semblait détendu et très confiant, au vu de sa mine enjouée et sa façon de taquiner tout le monde, preuve qu'il a le moral avant l'entrée en lice de son équipe dans le tournoi. Katongo : «Nous ne pensons ni à l'Algérie ni à la Côte d'Ivoire» A la fin de la conférence de presse, nous avons accosté Christopher Katongo pour tenter de lui arracher quelques déclarations au sujet de l'Algérie, mais il a refusé poliment : «Actuellement, nous ne pensons ni à l'Algérie ni à la Côte d'Ivoire ni à aucune autre sélection, si ce n'est celles de notre groupe. Tant que nous ne sommes pas au second tour, je ne pourrai pas en parler.» Groupe B : Mali 1 - Niger 0 Une première victoire dans la CAN signée Keita On allait se dire que ce début de CAN-2013 était condamné à être marqué du sceau des matches nuls, tellement la physionomie du match Mali-Niger d'hier soir laissait croire à une quatrième rencontre de suite sans vainqueur. Seydou Keita, capitaine de la sélection malienne, s'est chargé de démentir les sceptiques en inscrivant le premier but victorieux de la compétition. C'était à six minutes de la fin du temps réglementaire, lorsqu'il a profité d'une mauvaise intervention du gardien de but nigérien Daouda pour tacler le ballon rageusement vers le but (86'). C'était une juste récompense pour Keita qui avait manqué de chance par deux fois, en voyant son tir détourné par Daouda une première fois (54') et en trouvant le montant gauche sur un tir placé du gauche (77'). Le Mali a mérité globalement son succès, même si le Niger s'est montré très combatif, à l'image de l'action du but ratée en première mi-temps par Koffi Dankowa et de l'attaquant Maazou qui a mis la défense malienne a rude épreuve, à plusieurs reprises. Groupe B : Ghana 2 - RD Congo 2 Le Roy est passé par là Le Ghana, l'un des favoris de la CAN-2013, a encore une fois raté son départ en se faisant accrocher par la République démocratique du Congo 2-2. On dit «encore une fois» car les Ghanéens débutent souvent péniblement les phases finales de la CAN avant de s'améliorer au fil des matches. Pourtant, ils avaient cru avoir fait le plus dur en inscrivant deux buts, 5 minutes avant la pause et 5 minutes après, œuvres de Badu et de Kwadwo Asamoah (ce dernier ayant aussi été passeur décisif sur le premier but), mais c'était compter sans ce sorcier d'Afrique qu'est Claude Le Roy, sélectionneur de la RD Congo. En effet, sa patte est apparue clairement dans ce match où on a vu une équipe congolaise qui n'a à aucun moment cédé à la panique ou à la résignation et qui est revenue dans le match grâce à une force collective impressionnante et à la technique et l'explosivité de Trésor Mputu, un ailier droit à l'ancienne qui a fait souffrir la défense ghanéenne en inscrivant un but (53') et en étant à l'origine d'un penalty, transformé par Dieumerci Mbokani (69').