«Je donne quelques cours d'allemand à Ziani» Si Bochum traverse une crise au plan sportif en occupant l'avant-dernière place en Bundesliga et en se faisant éliminer en Coupe d'Allemagne, Anthar Yahia est l'un des rares joueurs à jouer à son véritable niveau et à tirer son épingle du jeu au cours des rencontres du début de saison. Il livre son analyse de la situation de son club tout en évoquant sa hâte de retrouver les Verts afin de poursuivre l'aventure des qualifications pour la Coupe du monde. * Cela ne marche pas tellement fort pour Bochum qui, non seulement est avant-dernier au classement de la Bundesliga, mais a été sèchement éliminé mardi soir en Coupe d'Allemagne. C'est quoi le problème ? Je pense que le blocage est plutôt d'ordre psychologique. Nous avons un groupe de joueurs capable de jouer pour une place dans le milieu du tableau. C'était d'ailleurs notre ambition au début de saison car nous n'avons pas les moyens de rivaliser pour le titre de champion, mais nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi pénible à ce stade de la compétition. La direction du club a fait le choix de limoger l'entraîneur afin de provoquer un électrochoc. Personnellement, je m'entendais bien avec l'entraîneur, mais je respecte la décision du club. La décision a été prise dimanche et nous avons joué mardi notre match de Coupe d'Allemagne contre Schalke 04. Ce n'est pas en deux jours qu'un staff peut bouleverser une équipe. Donc, il ne fallait pas s'attendre à une grande révolution au cours de ce match-là. * Un tandem d'entraîneurs a été installé. Est-ce une solution définitive ? Je ne le pense pas. Le tandem est composé de l'entraîneur adjoint et d'un ancien joueur du club qui vient de passer ses diplômes. Le directeur sportif nous a expliqué qu'ils assureront l'intérim jusqu'à la prochaine trêve internationale, au début octobre. Là, un nouvel entraîneur sera nommé. * En suivant vos prestations, on remarque que vous êtes l'un des rares à jouer tous les matches et à surnager dans l'équipe… C'est vrai, je fais mes matches et je suis l'un des rares, dans les comptes rendus des médias, à être épargné par les critiques. Je me donne à fond comme toujours. Je fais de mon mieux, même si ce n'est pas toujours suffisant. * Bochum est encore reparti pour une saison difficile, en étant déjà relégable. Craignez-vous une saison à pression ? Nous sommes habitués à passer chaque saison par une période difficile. J'espère seulement que celle de cette année ne durera pas longtemps. Plus vite nous rebondirons, mieux ce sera pour nous. En tout cas, nous sommes motivés pour donner le meilleur de nous-mêmes afin de remonter la pente. * Loin des soucis de Bochum, pensez-vous déjà au match Algérie-Rwanda du 11 octobre prochain ? Ah, oui ! Croyez-moi, je suis en contact avec beaucoup de mes coéquipiers en sélection et nous avons vraiment hâte de nous retrouver. Nous vivons une aventure tellement exaltante tous ensemble que nous attendons chaque stage avec impatience. D'ailleurs, en Allemagne, à chaque fois que cela est possible, je rencontre Karim Matmour et Karim Ziani et nous parlons beaucoup de l'actualité des Verts et des matches qui nous attendent. * En parlant de Ziani, l'avez-vous aidé à apprendre un peu l'allemand ? (Rires) Il souffre, le pauvre Karim ! Oui, je lui ai appris quelques phrases basiques. Il doit vite apprendre la langue car la communication est primordiale pour bien réussir dans le football. * Pour illustrer l'ambiance familiale qui règne parmi les Verts, vous avez aussi communiqué à Rafik Halliche quelques «tuyaux» sur le Werder Brême avant le match de l'Europe League que son club, le Nacional, a livré contre le club allemand. C'est lui-même qui nous l'a dit… Rafik est vraiment comme mon petit frère. Nous discutons souvent et longuement au cours des regroupements. Je lui ai donné beaucoup de renseignements sur la manière de jouer du Werder. Malheureusement, ce contre quoi je l'avais mis en garde s'est avéré (rires). Maalich ! L'essentiel est que Rafik a tiré son épingle du jeu en inscrivant un but. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda