«Cette convocation est une marque de confiance. Un encouragement, aussi. J'avais besoin qu'on me tende la main après trois mois de convalescence» Le temps « gris » qu'il a fait hier à Londres, « après trois jours printaniers » n'a pas entamé le moral d'Essaïd Belkalem qui savoure en secret son retour à la compétition après trois mois d'arrêt pour une rupture partielle des ligaments internes de la cheville gauche. Une convocation pour le prochain Algérie – Slovénie est venue conclure ce scénario d'un happy end. Témoignage ! Essaïd Belkalem, vous avez repris les entraînements, il y a quelques jours, après près de trois mois de convalescence pour rupture des ligaments internes de votre cheville gauche, vous sentez-vous prêt pour la compétition ? Totalement. La blessure, c'est désormais de l'histoire ancienne. Comme tu l'as dit, j'ai repris l'entraînement collectif la fin du mois dernier. Cela fait trois matches que je suis régulièrement convoqué. J'ai fait quelques matches avec la réserve. Je ne suis pas encore à 100 %, mais la réticence d'aller au choc ne se pose plus. Après, je dois enchaîner les matches pour retrouver les jambes (sic). Comment avez-vous géré ces trois mois d'arrêt ? C'était dur. La blessure est survenue à un moment où je commençais à enchainer les matches. J'avais arraché une place de titulaire, il fallait juste que je confirme. La blessure m'a stoppé net dans mon élan. D'autant que c'était dur de savoir que j'avais les ligaments internes de la cheville pétés (sic). Il fallait donc faire preuve de patience. C'est ce que j'ai fait. J'ai travaillé dur pour revenir. Durant votre convalescence, Zola est parti, un nouvel entraîneur est arrivé et une charnière centrale a été constituée, n'avez-vous pas l'impression de reprendre de zéro ? Pas tout à fait, parce que contrairement au mois d'août, maintenant j'ai mes repères ici. Je n'ai plus besoin de temps d'adaptation. Après, c'est vrai que l'équipe s'est remise à gagner sans moi. Il faudra être patient. Je suis déjà heureux d'être dans le groupe, de faire le déplacement pour les matches. Je dois saisir ma chance quand elle se présentera. Comment sont vos rapports avec le nouvel entraîneur ? Bons ! C'est quelqu'un qui communique beaucoup. Bien que je sois resté loin du groupe durant trois mois, il ne manquait jamais de venir aux nouvelles, de demander où j'en étais. Il est vrai qu'il ne m'a jamais vu jouer, mais disons que le courant passe bien. Avez-vous ressenti dans son discours une envie de vous faire confiance, de compter sur vous ? Il était à chaque fois attentif. Il s'intéressait à mon cas. Après, c'est à moi de m'imposer. Je ne m'attends pas à un traitement de faveur de sa part. Je sais qu'il va faire jouer les meilleurs. Je ferai en sorte d'être le meilleur à mon poste. C'est la logique du foot ! Regrettez-vous le départ de Zola ? Un peu, oui. Plus parce que c'est lui qui m'avait fait venir à Watford. Il avait beaucoup insisté pour m'avoir. Avec lui, nous avons arrêté un programme de travail pour la saison. Disons que je savais où j'allais. Mais ma situation ne change pas pour autant avec le nouvel entraîneur. Croyez-vous toujours en vos chances d'accession en Premier League ? La situation s'est un petit peu compliquée, mais nous avons encore les cartes en main. Nous nous sommes remis à gagner depuis quelques matches, ce qui fait que nous nous sommes plus ou moins relancés. Dommage que les choses se sont compliquées à l'automne, parce que nous avions bien démarré. Il reste encore des matches à jouer. L'objectif est resté le même : accéder en fin de saison. Dites-nous franchement, allez-vous rester à Watford, ou bien avez-vous l'intention de retourner à Udinese ? Franchement, je n'ai encore rien décidé. On verra en fin de saison. La fin de saison, c'est dans moins de trois mois, vous devez quand même avoir des projets, d'autant que vous voudriez sans doute arriver au Brésil en étant déjà fixé sur votre avenir... Disons que ça cogite dans ma tête. Il est vrai que ces derniers temps, j'avais plus la tête à ma blessure. Je voulais revenir coûte que coûte. Après, tout dépendra de l'évolution de la situation d'ici là. Est-ce que j'ai envie de rester. Suis-je à l'aise ici ? Est-ce que je joue souvent ? C'est ces questions qui détermineront mon avenir immédiat. Y a-t-il au moins une envie de Watford de lever l'option d'achat ? Oui, de ce côté-ci, je n'ai pas de doutes. Watford voulait racheter mon contrat dès le départ. Qu'en est-il d'Udinese ? Y a-t-il une chance pour que vous y retourniez en fin de saison ? Tout est possible. On verra bien. Je sais que les présidents des deux clubs et mes agents sont en contact permanent. Pour le moment, on me laisse terminer la saison. Après, on verra quelles seront les opportunités qui se présenteront. Hassan Yebda est parti à Udinese cet hiver, aimeriez-vous le rejoindre ? Je serai heureux d'avoir un compatriote dans le même club. Après, à chaque joueur ses ambitions, son parcours personnel. Je dois faire mon petit bonhomme de chemin selon mes convictions et mes ambitions. Le sélectionneur vous a retenu pour le prochain Algérie – Slovénie. Franchement, vous attendiez-vous à être retenu, vu votre parcours ces trois derniers mois ? Disons qu'il subsistait quand même un petit doute. Comme tu l'as dit, je suis resté trois mois sans jouer. Comme le sélectionneur répète toujours que seuls les plus compétitifs seront retenus, je craignais un petit peu de ne pas figurer dans la liste pour la Slovénie. Comment le prenez-vous ? Comme une manière de vous dire que vous êtes un cadre incontournable de la sélection ? Je n'ai pas la prétention de dire que je suis incontournable. Loin de là ! Je le prends plutôt comme une marque de confiance. Un encouragement, aussi. J'avais besoin qu'on me tende la main après trois mois de convalescence. Avec la sélection, le dialogue était permanent. Avec le staff et les médecins, on échangeait souvent. Je donnais à chaque fois de mes nouvelles. Ils savaient donc où j'en étais. La sélection enregistre l'arrivée de Nabil Bentaleb, le milieu de terrain de Tottenham, avez-vous eu l'occasion de le rencontrer ? Oui, on s'est déjà rencontrés une fois. On a parlé de la sélection, du pays, naturellement. A l'époque, il n'avait pas encore rendu sa réponse. Mais, il était clair qu'il voulait jouer pour l'Algérie. Dans sa tête, le choix était fait depuis longtemps. Vous a-t-il demandé conseil ? Il m'avait plutôt demandé des renseignements sur la sélection, le groupe... Il voulait tout savoir sur la sélection. C'est vraiment un garçon très réfléchi qui sait où il met les pieds. Franchement, c'est un acquis de l'avoir avec nous. Il a tellement de talent. Vous allez sans doute faire en sorte de lui faciliter l'intégration du moment qu'avec lui le contact est déjà établi... Naturellement. Il est de mon devoir de l'aider à s'intégrer. Je ne serai pas le seul. Tout le groupe se fera un plaisir de l'accueillir et l'aider à s'installer tranquillement. Adlène Guedioura a décidé de retourner à Nottingham Forrest, regrettez-vous de ne le plus l'avoir avec vous à Londres ? Ce que je regrette le plus c'est qu'il n'ait pas eu l'opportunité de jouer en Premier League. Il a le talent pour. Je souhaite qu'il retrouve vite toute sa réussite à Forest, il le mérite amplement. Trois Algériens (Guedioura, Djebbour et Abdoun) à Nottingham Forest, c'est une première en Angleterre ? C'est une bonne chose. D'autant qu'ils sont en train de réaliser de belles performances. J'ai hâte de les croiser. Rafik Halliche revient en force avec l'Académica Coimbra, comment voyez-vous cette «résurrection» ? Une concurrence de plus ? Pas du tout. Je suis très heureux de le voir revenir en force. Rafik a toujours été un modèle. Il n'a jamais baissé les bras. Nous sommes heureux de le retrouver. Son talent et son expérience vont nous servir. C'est un atout de plus pour la sélection. Quatre jeunes joueurs ont été lancés à la JSK par Aït Djoudi (Fergane, Rayah, Aïboud, Ihadjedjane), qu'en dites-vous ? C'est une bonne chose. Je suis heureux de voir des jeunes du club émerger. C'est une politique à encourager. Azzedine est un enfant de la région. Il est sensible à ça. Après, c'est aussi une preuve qu'il y a un travail qui se fait en jeunes. Il faut rendre hommage aux entraîneurs des petites catégories qui font un travail de fourmis. C'est des années d'efforts qui sont récompensées.
