«La rencontre du 14 novembre est une mission patriotique et l'absence d'une telle qualité dans certains de vos joueurs vous fera défaut.» * Bonjour monsieur Allem, comment allez-vous ? Très bien, El Hamdoullah. Je suis très honoré de discuter avec mes frères en Algérie surtout lorsqu'il s'agit de collègues de travail. Monsieur Azeddine Mihoubi reste l'un de mes proches amis en Algérie avec qui je suis toujours en contact pour lui demander conseil, cela sans oublier notre consultant Mahieddine Khalef, avec qui je travaille. * Le public, qui a suivi la Coupe du monde des -17 ans, a été surpris par votre engouement et penchant pour la sélection algérienne dans cette Coupe du monde, comment expliquez-vous cela ? L'Algérie représente le monde arabe dans cet événement mondial, il est donc naturel que je sois supporters de cette équipe dans mes commentaires. Franchement, j'ai été émerveillé par le rendement de votre équipe qui possède en son sein de bons joueurs. Ils auraient pu mieux faire, mais l'entraîneur Ibrir n'a pas pu unir le milieu et l'attaque à cause de l'absence de Bendahmane, car son camarade Mohamed Amrane n'a pas réussi dans sa mission. * Certains vous ont reproché le fait d'encourager l'Algérie dans son match contre la Zambie, et vous avez remis ça avec la sélection de U17 ans dernièrement… Je ne suis pas hypocrite, je suis l'un des amoureux du football algérien depuis longtemps. Lors de cette rencontre contre la Zambie, j'ai parlé de l'Algérie révolutionnaire, de l'histoire et des réalisations de la sélection algérienne. C'est la raison pour laquelle on m'a accusé de trahison. Oui, des gens m'ont accusé d'avoir trahi l'Egypte, mais je ne dramatise pas, car j'estime être correct dans mes commentaires et je respecte ce que j'ai appris dans l'institut de journalisme et le perfectionner aux côtés des journalistes professionnels comme Hamad Al Hammadi et Mohamed Abdou. * Quel est le secret de votre penchant pour la sélection algérienne dans cette guerre médiatique qui précède la rencontre du 14 novembre ? Je le dis et je le répète, je ne suis pas hypocrite, j'aime l'Algérie et son peuple. La preuve, j'ai beaucoup d'amis là-bas. Le défunt Mahfoud Nahnah est l'un de nos meilleurs amis qui nous rendait visite à la maison. J'écoute la musique algérienne et j'adore les chansons de Khaled et Mami et autres artistes algériens. Je suis un fan du football algérien depuis longtemps, je ne peux pas donc me montrer hypocrite et changer à cause d'un match entre les deux pays qui ne devra pas dépasser le cadre sportif. Moi, je ne fais pas partie de cette guerre médiatique. * Comment expliquez-vous toute cette guerre qui précède ce rendez-vous ? Ceux qui mènent cette campagne sont en panne de matière journalistique et s'ils font dans la provocation, c'est parce qu'ils ne vivent que par l'exaltation et le fanatisme et ne connaissent rien du professionnalisme et de l'impartialité. Le problème, c'est qu'ils ont réussi dans leur entreprise. Je crains le pire lors de cette rencontre entre l'Egypte et l'Algérie. * Comment ça ? Cette campagne a généré des répercussions négatives sur certaines franges du peuple égyptien. On a fait reprendre tout ce qui s'est dit en Algérie comme les déclarations provocatrices et certaines rumeurs. Aussi l'utilisation d'autres moyens par des gens qui n'ont rien à voir avec la presse comme Medhat Chalabi qui, par manque de matière, ne fait que jeter de l'huile sur le feu. Le journaliste professionnel doit se contenter de donner des informations et essayer de les exploiter et non pas insulter et injurier. Imaginez que deux campagnes sont lancées sur le site Facebook, la première consiste à collecter dix mille personnes qui se regrouperont devant l'hôtel de la sélection algérienne et la priver du sommeil, la seconde incite les supporters à ramener des fumigènes au stade pour bombarder les joueurs algériens. Ce ne sera pas le cas, certes, puisque la fouille est rigoureuse dans les stades égyptiens et personne ne fera entrer un fumigène. * Comment voyez-vous l'issue de la rencontre du 14 novembre et qui se qualifiera, à votre avis ? C'est la première fois que je donnerai mon pronostic sur cette rencontre. Je suis sûr que c'est l'Egypte qui obtiendra le billet qualificatif pour la Coupe du monde sans même recourir au match barrage. Je prédis un scénario fou pour cette rencontre du 14 novembre à l'instar de celle de 2001 avec plusieurs buts dans un match ouvert. Cet optimisme provient de ma confiance dans le travail que fait l'entraîneur Hassan Shehata qui a fait éloigner les joueurs de toute pression médiatique et celle du public. Le stage d'Assouan permettra la cohésion des joueurs qui ont joué ensemble pendant huit ans. * Mais l'Algérie est leader du groupe et a réalisé de bons résultats qui la placera comme favorite pour la qualification, non ? Avant le début des éliminatoires, l'Algérie n'a pas été favorite dans un groupe si difficile, mais elle a réalisé de bons résultats grâce à un groupe de joueurs qui évoluent dans les plus grands championnats d'Europe, comme Belhadj et Bougherra. Toutefois, elle manque d'un attaquant d'envergure. Mais certains joueurs qui ont intégré l'équipe dernièrement n'ont pas cette âme de guerriers, contrairement à la génération des années 1980. Mon collègue Mahieddine Khalef m'a expliqué qu'il avait sous la main des joueurs talentueux dont l'unique but est de porter les couleurs nationales, ce qui les transforment en véritables guerriers sur le terrain. La rencontre du 14 novembre est une mission patriotique et l'absence d'une telle qualité dans certains de vos joueurs vous fera défaut. Entretien réalisé par Mourad H.