Pourquoi ne doit-on pas succomber à ces appels au calme qui se sont fait entendre ici et là, hier mardi ? Pourquoi ne doit-on pas succomber à ces appels au calme qui se sont fait entendre ici et là, hier mardi ? Pour la simple raison qu'obtempérer serait la meilleure façon de se faire entuber une seconde fois. Ceci, dans la mesure où si cette fois ci, le match va être recadré dans son contexte purement sportif, il va sans dire que les Egyptiens partiront avec un ascendant psychologique certain. Revigorés par leur succès de samedi passé, ils aborderont les débats avec un moral bien retapé, contrairement aux nôtres qui, d'une manière ou d'une autre, n'auront pas tout à fait récupéré de ce qu'ils avaient enduré et, surtout, de ce deuxième but assassin qui les avaient complètement abattus, en même temps que nous tous d'ailleurs. Non, on ne s'en remet pas du jour au lendemain de ce genre de défaite qui vous tombe comme le ciel sur la tête, à un moment où vous pensez avoir atteint votre but avant de vous retrouver renvoyer à tout refaire en perdant sur le fil du rasoir tout le gain que vous croyiez pourtant bien tenir en main. Il ne sert à rien de se mentir, car même si le match se déroulera en terrain plus ou moins neutre dans un pays dont on nous dit que sa population et ses différentes autorités n'ont que de la sympathie pour l'Algérie, rien ne nous signifie que notre équipe sera à point sur tous les autres domaines (technique, physique et psychologique) susceptibles d'influer sur l'issue d'une rencontre de football disputée dans les règles de l'art. Certes, on ne saurait remettre en cause le courage de nos joueurs qui ont démontré en maintes occasions qu'ils savaient mettre du cœur à l'ouvrage, mais s'il peut tout aussi être vrai que le football n'est pas une science exacte, il n'en demeure pas moins que dans l'écrasante majorité des cas, le résultat d'un match est dicté par l'implacable logique devant laquelle le sportif digne de ce nom ne peut que se plier pour ne pas être traité de mauvais perdant, comme diraient justement ceux qui ont cru bon prôner l'apaisement. Ce n'est pas pour autant qu'on va de notre côté s'amuser à appeler à la violence, mais être pacifiste, n'a jamais été synonyme de renoncement à la lutte pour faire triompher sa cause, surtout lorsqu'elle est juste, comme l'est celle de l'Algérie aujourd'hui contre l'Egypte qui doit s'attendre à tout, sauf à nous refaire son sale coup une seconde fois. M. Raber