C'est la fin de la droite ligne et les urnes ont pris le relais pour les législatives américaines à mi-mandat de Barack Obama qui, jusqu'à la dernière minute n'avait pas baissé les bras. Bien que reconnaissant que les élections s'avèrent serrées, il ne perd pas espoir de voir les démocrates garder la majorité aussi bien au Sénat qu'à la Chambre des représentants. Pour la dernière étape de son marathon, Obama, qui a passé la nuit à Chicago, son fief électoral, après y avoir prononcé samedi soir un discours face à quelque 35 000 partisans, devait s'envoler en milieu de journée pour Cleveland pour un ultime rassemblement, au côté de son vice-président Joe Biden. Les deux dirigeants parcourent les Etats-Unis depuis des semaines afin de défendre les chances des démocrates, alors que les républicains semblent avoir nettement le vent en poupe et être en mesure de rafler la majorité à la Chambre des représentants. Le Sénat, dont seul le tiers est renouvelé, devrait rester dans les cordes de Obama, même si les républicains espèrent enlever plusieurs sièges. C'est en particulier le cas du mandat de sénateur de l'Illinois que M. Obama avait détenu avant d'être élu président. Une victoire républicaine y serait particulièrement symbolique. Le président a donné un nouveau coup de pouce dimanche matin au démocrate Alexi Giannoulias briguant ce siège, en allant prendre avec lui et le gouverneur Pat Quinn, qui tente de se faire réélire à la tête de l'Etat, un petit déjeuner dans un restaurant de Chicago. «Il y a beaucoup d'enthousiasme» chez les démocrates, a-t-il estimé. «Mais cela va être serré. Ce sont des élections serrées. C'est vrai ici (dans l'Illinois), c'est vrai dans l'Ohio, c'est vrai dans tous les Etats où nous sommes dans la course. Et évidemment, les autres (les républicains) sont aussi enthousiastes. Il nous faut faire en sorte que notre camp le soit aussi», a ajouté le président. Les batailles des Etats En difficulté dans les sondages, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, affronte la candidate républicaine issue du mouvement ultra-conservateur du «Tea Party», Sharron Angle. M. Reid, vétéran de la politique, a piloté dans les méandres de la chambre haute les réformes du président Barack Obama. Sa réélection s'annonce donc comme un référendum sur la politique de M. Obama face au «Tea Party» qui prône le désengagement de l'Etat, moins de dépenses publiques et moins d'impôts. L'ancienne superstar hollywoodienne Arnold Schwarzenegger, alias «governator», doit quitter ses fonctions de gouverneur de Californie après deux mandats. Le démocrate Jerry Brown, ministre de la Justice de l'Etat qui a été gouverneur de 1975 à 1983, a de bonnes chances de ravir le siège aux républicains en cette année difficile pour le parti du président. M. Brown devance dans les sondages la candidate républicaine Meg Whitman, qui a fait fortune à la tête de la société eBay. L'ancien siège de Barack Obama au Sénat est remis en jeu cette année. Ce siège à haute valeur symbolique pour les démocrates est convoité énergiquement par le républicain Mark Kirk, actuel élu de la Chambre des représentants. Côté démocrate, le jeune Alexi Giannoulias défend les couleurs du président pour une élection qui s'annonce serrée. Un des deux sièges de sénateur de l'Alaska est disputé entre le candidat du Tea Party Joe Miller et un élu local démocrate peu connu Scott McAdams à la traîne dans les sondages. Mais la républicaine sortante Lisa Murkowski écartée de l'investiture du parti s'est inscrite en candidate indépendante et entend bien conserver son siège. Le candidat démocrate au Sénat Joe Sestak a resserré l'écart ces derniers jours face à son rival Pat Toomey, proche des conservateurs du «Tea Party» en Pennsylvanie, l'un des Etats très disputés en raison de son importance pour les élections de 2012 en nombre de grands électeurs chargés d'élire le président. M. Sestak se rapproche des 48% d'intention de vote contre 52% pour son adversaire, selon un sondage d'opinion. Le démocrate Tom Periello, élu en 2008 à la Chambre des représentants à la faveur de la vague démocrate qui a porté M. Obama au pouvoir, est fragilisé dans la 5e circonscription de Virginie en raison notamment de son vote sur la réforme de la couverture maladie. Sa famille a été menacée peu après ce vote. Le candidat républicain Robert Hurt entend capitaliser sur le mécontentement des électeurs face à l'action du Congrès et de l'administration Obama. Finalement, c'est donc ce soir que démocrates et républicains connaîtront leur sort par la voix des urnes. Mais un camp comme dans l'autre, on fait tout pour sortir le vote et amener les électeurs à se rendre aux urnes. La bataille de l'Amérique aujourd'hui est de taille. Les réformes de Barack Obama en dépendent. L'après-crise est intimement liée au résultat final pour savoir comment l'Amérique, la super puissance mondiale, compte s'en sortir. La lutte n'a pas été de tout repos pour les démocrates afin de poursuivre les réformes. Elle ne l'a pas été non plus pour les républicains qui tiennent à reprendre de la place aux instances dirigeantes dans les deux chambres