Le quota mensuel de blé tendre alloué aux transformateurs passe de 50% à 60%. Pour baisser la tension qui pèse actuellement sur la farine, objet de spéculation, le gouvernement a décidé d'augmenter la part attribuée aux transformateurs. L'OAIC a été instruite de mettre en œuvre cette décision, a partir du 9 janvier dernier. L'Office a-t-il pour autant les moyens de sa politique ? «Oui !» répond M. Kehal. Aujourd'hui, 100% des transformateurs reçoivent les quotas qui leur sont alloués selon le DG de l'OAIC, qui était hier sur les ondes de la radio chaîne3. « L'office dispose de suffisamment de stock pour pouvoir accompagner cette décision et assurer la disponibilité des produits au niveau de tous les transformateurs sans aucun problème» a-t-il insisté. Ceci dit, l'OAIC pourrait prochainement importer des quantités de blé tendre pour renouveler ses stocks, en attendant la prochaine récolte. Des « appoints » selon M. Kehal. « S'agissant d'un produit pour lequel nous restons dépendants dans des proportions qui restent relativement importantes, il est évident qu'à très court terme, nous allons faire des appoints d'importation pour assurer la maintenance d'un stock de sécurité minimum » a-t-il expliqué. Déviation des quotas, l'Etat va sévir. La tension qui pèse en ce moment sur les prix de la farine, pourrait être le fruit de déviations a laquelle s'essayent nombre de transformateurs indélicats. En effet, à cause d'une sécheresse relative dans les zones agropastorales, et les zones d'élevages ovins, survenue en 2009, les éleveurs ont eu régulièrement recours à une alimentation complémentaire à base d'orge depuis une année. Cette situation a conduit à une augmentation anormale du prix du quintal d'orge. D'après certains éléments sur lesquels se base M. Kehal, les transformateurs auraient ainsi été tentés de dévier une partie du blé tendre dédié à la transformation pour le mettre sur le marché informel de l'alimentation du cheptel ovin. D'où la tension actuelle sur les prix du blé tendre sur le marché. Pour remédier à cette situation, M. Kehal parle de traçabilité des quotas de blés vendus sur le marché, à l'avenir. Des conventions pourraient être instituées entre les coopératives et les transformateurs et entre les transformateurs et les boulangers. Cette formule permettrait, selon M. Kehal, d'assurer un suivi et un cheminement de l'utilisation du produit fini, du transformateur au boulanger. « On saura les canaux qui ont été utilisés, on saura dans quels types d'emballages il a été livré, quelle quantité a été livrée (…) » a-t-il poursuivi. « C'est la seule et unique façon de pouvoir impliquer les services de contrôle du ministère du commerce pour pouvoir assurer le suivi, l'évaluation et le contrôle de la bonne utilisation du produit qui est subventionné par l'état (…) ». Evidemment, la traçabilité implique inéluctablement des mesures à prendre à l' encontre des transformateurs indélicats.