Quelque 10.000 jeunes entrepreneurs algériens ont bénéficié du crédit bonifié alloué par le Fonds de la Zakat à travers 5.200 crédits accordés, durant la période 2003-2010, a révélé une source relevant du ministère des Affaires religieuses et du Wakf. Le crédit bonifié est un prêt sans intérêt prélevé sur les revenus du Fonds de la zakat au profit des jeunes chômeurs pour les aider à créer des micro-entreprises de production ou de services. Ce crédit a été créé à l'initiative du Fonds de la zakat dans le but «d'investir 37,5 % de ses revenus au profit des jeunes», a déclaré à l'APS, le Docteur Mohamed Aïssa, directeur de l'orientation religieuse et de l'enseignement coranique au ministère. Ce cadre a d'autre part relevé l'amélioration d'année en année de cette opération destinée aussi bien aux universitaires qu'aux diplômés de la formation professionnelle et régie en fonction des fonds récoltés de la zakat. Pour lui, l'initiative est elle-même génératrice d'emploi dans la mesure où les jeunes devenus chefs d'entreprise, grâce à cette opération, contribuent à leur tour à la création de nouveaux postes d'emploi. Les fonds prélevés sur les revenus du Fonds de la zakat sont versés aux banques qui les octroient, à leur tour, aux bénéficiaires dont la liste est arrêtée par un comité de wilaya, composé de donneurs, d'Imams et de représentants de quartier. Quelque 5.200 micro-crédits bonifiés ont été alloués aux jeunes chômeurs, retenus sur les revenus du Fonds de la zakat pour une somme totale de 2,52 milliards de DA durant la période 2003-2010, a indiqué M. Ahmed Saïdi, conseiller et membre de l'instance régissant le Fonds de la zakat. Depuis sa création en 2003, le crédit bonifié a permis de créer des postes d'emploi au profit d'une large catégorie de jeunes, a encore signalé le même responsable, précisant que ce crédit destiné essentiellement aux jeunes promoteurs avait été plafonné à 500.000 DA au lieu de 300.000 DA auparavant. Le montant du crédit bonifié est fixé en fonction du bilan annuel du Fonds de la zakat, a indiqué Adda Fellahi, conseiller au ministère des Affaires religieuses et du wakf, qui souligne, à cet effet, les efforts consentis par les imams et les associations en vue d'inciter les hommes d'affaires et les gens aisés à déposer leur part de zakat dans cette structure. Le crédit bonifié plafonné à 1 million de DA Il a d'autre part indiqué que le crédit bonifié, accordé aux jeunes sans emploi, pourrait être plafonné à 1 million de dinar, en cas de hausse des fonds récoltés de la zakat, et ce, afin d'accroître d'autant les chances de réussite des jeunes investisseurs. Tous les jeunes citoyens au chômage peuvent, au titre du crédit bonifié, créer un atelier d'artisanat individuel ou collectif et devenir ainsi des «citoyens actifs». La mission du comité compétent au niveau de la direction des Affaires religieuses et du Wakf de chaque wilaya consiste à assurer le traitement des dossiers déposés et à arrêter la liste des bénéficiaires. Dans le souci d'assurer la réussite des micro-enteprises créées dans le cadre de ce crédit, une formation en matière de gestion est dispensée aux bénéficiaires, en vertu de la convention signée entre les secteurs des Affaires religieuses et du wakf et des Petites et moyennes industries (PMI). Composé d'économistes et de banquiers retraités, ainsi que de représentants de la société civile et des Scouts musulmans algériens (SMA), un comité de suivi des projets d'investissements veille à sensibiliser et à orienter les nouveaux investisseurs. Pour mieux faire connaître le crédit bonifié dans les milieux des jeunes et dans le souci de rapprocher davantage le citoyen du Fonds d'investissement et de la zakat, une réflexion est engagée sur les spots publicitaires et les programmes d'information à élaborer, à travers les différents médias audiovisuels, a ajouté le même responsable, précisant que le ministère oeuvre à pourvoir à toute insuffisance dans ce domaine. Outre sa conformité avec les principes religieux, ce crédit est générateur de richesses et de postes d'emploi, confirme de son côté le Dr Mohamed Bahloul, directeur de l'institut des ressources humaines d'Oran. Bien qu'il demeure limité et ne peut à lui seul résorber le chômage, le crédit bonifié peut se convertir en Fonds d'investissement bancaire et de soutien aux jeunes, pour peu que ses ressources soient intensifiées, a-t-il ajouté.