Le tribunal de première instance de Sidi M'hamed (Alger) a condamné hier les deux anciens présidents directeurs généraux du port d'Alger, Bourouai A. et Farrah A., respectivement à 6 ans et 4 ans de prison ferme. Diverses malversations dans l'exercice de leurs fonctions sont retenues contre les deux ex-responsables. Ils étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, conclusion d'un contrat en violation des dispositions de la loi et de la réglementation et octroi d'avantages injustifiés à autrui. La présidente du tribunal de Sidi M'hamed, Zouaoui Nasrine, a également prononcé une peine de 6 ans de prison ferme contre Zarzaihi Abdelmajid, ancien DG adjoint, directeur de l'exploitation et de l'organisation du port, et Boukhari Abbas, opérateur privé . Des condamnations allant d'un an à trois ans de prison, dont deux ferme, ont été prononcées aussi à l'encontre de quatre autres inculpés poursuivis pour conclusion d'un contrat en violation des dispositions de la loi et de la réglementation et octroi d'avantages injustifiés à autrui. Ainsi, la présidente du tribunal de Sidi M'hamed a prononcé une peine de 3 ans de prison dont deux ans ferme contre Titache Rédouane (opérateur privé) et Miloud Mohamed (propriétaire d'une entreprise privée). Elle a aussi prononcé une condamnation d'un an de prison ferme contre Difallah Said directeur du commandement et Dahbi Benhanni, directeur de la logistique. La même instance a aussi prononcé la relaxe au profit de Hasni Nadmeddine ancien DGA et Stali Ahmed Tami directeur du terminal du port. Les avocats de la défense des inculpés parmi eux maître Ezzraimi Mustapha ont déclaré à l'APS qu'ils allaient faire appel de ce jugement «sévère» auprès de la Cour d'Alger pour démontrer que ces infractions ne sont pas fondées. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 2010 lorsque l'ex-PDG du port d'Alger, Ali Farrah, son successeur Bourouai Abdelhak ainsi que nombre de fonctionnaires de cet établissement ont été arrêtés pour opérations de manutention concédées à des entreprises privées de transport de marchandises. L'affaire a éclaté suite à une plainte déposée par le propriétaire d'une société privée de transport qui a reçu des mises en demeure pour faire sortir son matériel du port. La plainte porte sur la gestion douteuse du port, la dilapidation des fonds publics et des sociétés privées qui travaillent illégalement avec des autorisations obtenues contre des pots-de-vin. Interrogé sur ces sociétés qui activent au sein du port sans autorisation légale, l'ancien PDG, principal accusé dans l'affaire, avait précisé que le port a bénéficié, suite à l'ouverture sur le marché extérieur, de matériels et de mécanismes modernes en matière de chargement et de déchargement des navires qui accostent au port d'Alger. Il avait également indiqué que son administration a fait face à une demande croissante et incessante de conteneurs, ce qui l'avait incité à autoriser aux sociétés privées le chargement au niveau du port. Toutefois, les investigations ont établi que la plupart des équipements de chargement et de déchargement ne répondaient pas aux conditions requises.