Solution n Pour faire face à la violence dans les établissements universitaires, le ministère de tutelle a élaboré une charte universitaire qui doit entrer en vigueur ce mois-ci. Ce texte comporte deux volets principaux, à savoir la lutte contre la violence et la coercition, et la liberté de l'exercice syndical. Sur la question de la violence et de la coercition, la charte précise que les relations entre enseignants et étudiants ne doivent jamais dépasser le cadre universitaire. Toute autre forme de relation est strictement interdite. Le harcèlement, qu'il soit sexuel ou autre, est également clairement défini et puni. La sécurité sera aussi renforcée dans les classes et les amphithéâtres. Le port d'armes blanches, retrouvées lors de plusieurs incidents violents, sera strictement interdit. Dans une récente déclaration, le président du Conseil de déontologie de l'université, le Pr Abdelhamid Aberkane, a indiqué que les actes de violence enregistrés dans les établissements universitaires démontrent la vulnérabilité de l'université et son incapacité à faire face aux phénomènes auxquels elle est confrontée. Il a affirmé que cette charte constituera un moyen d'amener les acteurs concernés à trouver des solutions scientifiques, et ce, en impliquant tout un chacun dans ce processus. Selon la même source, des comités locaux ont été créés à cet effet. Cependant, l'efficacité de cette charte ne semble pas convaincre beaucoup de monde. Le secrétaire général du Conseil national des enseignants du supérieur, bdelmalek Rahmani a, dans des déclarations à la presse, estimé que face à l'escalade des actes de violence dans l'enceinte universitaire, la charte universitaire reste insuffisante du fait qu'elle est limitée dans ses aspects liés à l'organisation des relations dans le cadre de la déontologie universitaire. Selon lui, les acteurs concernés doivent tenir compte des autres formes de violence en réfléchissant sur d'autres mécanismes et en associant les autres secteurs. En outre, il a expliqué que la charte ne peut rien faire contre les racines réelles de la violence. Il a souligné que ce phénomène se débat au niveau de la société, seul espace en mesure d'analyser et de trouver des solutions. Pour lui, l'ouverture politique et culturelle et l'élargissement du champ des libertés au sein de la société peuvent contribuer au retour de la sérénité dans les campus universitaires. Pour d'autres professeurs, la lutte contre la violence dans les universités nécessite la promotion du dialogue entre enseignants, administration et étudiants. Ils estiment que la violence relevée dans plusieurs établissements scolaires et universitaires n'est pas le résultat de la situation sociale, matérielle et psychologique vécue par l'étudiant, mais elle est due à la perte des traditions universitaires. Tout cela a conduit à l'apparition de comportements violents. Selon eux, la création d'espaces de dialogue avec la coopération de tous les concernés, est la seule solution à même de faire face à ce phénomène.