Depuis que l'Algérie a adhéré le 1er avril 2009, à la zone arabe de libre-échange, les produits locaux font face à une concurrence féroce de la part de leurs concurrents arabes. Une concurrence dangereuse, que les autorités algériennes tentent après coup de minimiser, en introduisant -notamment- des restrictions sur la liste des marchandises concernées. En effet, les importations de l'Algérie réalisées dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange (Zale) ont connu une hausse de 46,6% en 2009, totalisant 1,6 milliard de dollars. Au même moment, les exportations ont chuté de moitié, passant de 246,7 millions de dollars à 124,7 millions de dollars, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes. La plus forte baisse (53,7%) de l'année, c'est le secteur industriel qui la subit. Une récession dont il n'est malheureusement pas le seul à supporter les conséquences. Les produits alimentaires ont eux aussi baissé, de 10,7% cette fois-ci, pour totaliser 21,9 millions de dollars. Mais l'indice le moins réjouissant reste tout de même le manque à gagner en droits de douanes. Il résulte de l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la Zale, évalué à 10,4 milliards de DA, selon Cnis. Les opérateurs algériens passant par une période de vaches maigres- c'est inévitablement- d'autres contées arabes qui profitent de cette tendance. Dans notre cas, c'est l'Egypte qui s'en sort le mieux. En ces moments de tensions footballistico-politique, où les appels au boycott des produits égyptiens se font de plus en plus pressants, c'est pourtant le pays des Pharaons qui occupe la première places de fournisseurs de l'Algérie avec 550,6 millions de dollars, suivie par la Tunisie (347,5 millions de dollars), l'Arabie saoudite (166,5 millions de dollars), la Jordanie 123,9 millions de dollars) et enfin le Maroc (121,8 millions de dollars), selon. Afin de rectifier le tir, (certains experts jugent l'adhésion de l'Algérie à la ZALE trop tôt). L'Algérie a entamé au début de janvier l'application unilatérale d'une «liste négative» de plus 1.100 produits. Etablie par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), en collaboration avec les opérateurs économiques, elle comprend plusieurs catégories de produits que l'Algérie veut interdire à l'importation de cette Zone pour une durée de 3 à 4 années, ceci afin de protéger certaines filières de production. Il s'agit notamment des filières que l'Algérie estime «prioritaires», qui méritent d'être protégées pour une durée déterminée tels les produits de l'industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, le papier et l'électroménager, selon le Cnis. La décision permet également de lutter contre toute forme de concurrence déloyale dont pourraient être victimes les opérateurs nationaux après l'adhésion de l'Algérie à la Zale.