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LE PARTI DES TRAVAILLEURS ET LE FORUM DES CHEFS D'ENTREPRISES FONT UN DIAGNOSTIC EXACT RELATIF AU TAUX ARTIFICIEL DE CHOMAGE 2009 : MAIS DEDUISONS LES CONSEQUENCES
Publié dans Le Financier le 27 - 01 - 2010

Dr Abderrahmane Mebtoul / Expert International – Economiste
Le Parti des travailleurs ainsi que le Forum des chefs d'entreprises (FCE) ont déclaré officiellement en cette mi-janvier 2010, que le taux de chômage avancé par le ministre du Travail et celui de la Solidarité nationale de 10% et appuyé par l'Organisme national de la statistique (ONS) de 10,2% pour 2009, est un taux fantaisiste.
Je ne puis qu'être d'accord avec ce diagnostic, puisque ayant eu à le déclarer publiquement, dans la mesure où le calcul de ce taux est loin d'être bâti sur des normes scientifiques internationales, renfermant les sureffectifs des administrations/entreprises publiques, les emplois temporaires de 3 à 5 mois, souvent pour faire et refaire les trottoirs ou enlever les herbes qui repoussent quelques semaines après et tous les empois improductifs non- créateurs de valeur-ajoutée et ce, au nom de la solidarité, pour une paix sociale éphémère, grâce à la distribution de la rente des hydrocarbures n'existant donc pas une véritable politique salariale récompensant l'intelligence et le travail.
Il faut donc en tirer quatre conséquences.
1.- Première conséquence : l'on apprend aux étudiants de première année d'économie que le taux d'emploi est en fonction du taux de croissance global de l'économie et des structures des taux de productivité. Et c'est une Loi économique applicable à tous les pays. Comme le taux de chômage officiel est fantaisiste, le taux de croissance annoncé par le ministre des Finances de 10% et de 11% par le Conseil économique et social pour 2009, est aussi fantaisiste et ne reflète donc pas la réalité socio-économique du pays. Il ne faut pas être un grand économiste pour constater quotidiennement que tout est irrigué par la rente des hydrocarbures.
2.- Deuxième conséquence : le pourquoi du peu d'impacts des dernières mesures gouvernementales. En effet, concernant justement les importations, contrairement à ce qu'a affirmé le ministre des Finances lors de la présentation de la Loi de fiances 2010 devant l'APN et le Sénat, une baisse de près de 3 % des importations, le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes algériennes vient de donner les chiffres officiels le 22 janvier 2010, soit une légère diminution de 0,95% des importations, celles-ci ayant atteint 39,10 milliards de dollars contre 39,47 milliards de dollars en 2008, montrant clairement que les mesures édictées dans le cadre de la Loi des finances complémentaire pour 2009 n'ont finalement qu'un impact plus que limité sur l'évolution de la valeur de nos importations.
Pour le poste véhicule suite à la suppression du crédit à la consommation, il y aurait baisse, toujours selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, ayant importé 269.018 véhicules en 2009, contre 352.315 unités en 2008.
Mais là, existe un paradoxe. La baisse a touché essentiellement la quantité, mais peu la valeur globale des véhicules importés, qui est passée de 286,9 milliards de dinars en 2008 à 277,3 milliards de dinars en 2009, soit une baisse dérisoire. Ainsi, l'essence du gonflement des importations est dû essentiellement à la dépense publique, et l'on peut se poser cette question : le gouvernement ne s'est-il pas trompé de cibles faute de vision stratégique ? Bien plus, cela est une démonstration claire à partir des statistiques officielles, qu'existe une concentration du revenu national au profit d'une minorité de couches spéculatives rentières et que les mesures de suppression des crédits à la consommation ont touché surtout les couches moyennes, d'ailleurs en voie de disparition (entendons-nous couches moyennes productives et non-rentières) sans avoir un impact sur la valeur globale de ces importations qui constituent un transfert de devises.
3.- La troisième conséquence à tirer est que l'énorme dépense publique de 200 milliards de dollars entre 2004/209 n'a pas été proportionnelle aux impacts économiques et sociaux pour différentes raisons (mauvaise allocation des ressources, mauvaise gestion, surfacturation etc…) et donc, que le produit intérieur brut d'environ 140 milliards de dollars pour 2009 (à prix constants, car il ne faut jamais raisonner à prix courants, dérisoire par rapport à un petit pays comme la Corée du Sud dont le PIB est de plus de 1.100 milliards de dollars ou des exportations allemandes annuelles de plus de 1.500 milliards de dollars) est artificiellement gonflé. Il serait intéressant de calculer ce qui reste dans le PIB aux entreprises créatrices de richesses autonomes par rapport à la section des hydrocarbures, concurrentielles en termes de coût/qualité par rapport à la concurrence internationale.
4.-Enfin, la quatrième conséquence à tirer est qu'il y a urgence d'une réorientation de toute la politique socio-économique afin de dynamiser la production et les exportations hors-hydrocarbures dont les statistiques officielles de 2009 donnent clôturées seulement 2,4% des exportations globales, soit l'équivalent de 1,05 milliard de dollars, enregistrant ainsi une diminution de 46% en 2009 par rapport à 2008.
Il est entendu que cela implique des facteurs politiques dont une gouvernance rénovée, une profonde moralisation des institutions et ce afin de préparer l'avenir des générations futures avec l'inéluctable épuisement des hydrocarbures tenant compte de la mise en place du nouveau modèle de consommation énergétique entre 2015/2020, (16 ans pour le pétrole et 25/30 ans pour le gaz ) et de la consommation intérieure.
Le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir, il est urgent d'avoir un débat national contradictoire productif pour tracer les voies et moyens de cette nouvelle politique car continuer dans l'actuelle politique reposant que sur les infrastructures et la dépense monétaire sans se soucier d'une bonne gestion c'est aller droit au mur.


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