Le premier bateau d'orge algérienne destinée à l'exportation a commencé son chargement avant hier, au port d'Alger, en présence de M. Benaissa, ministre de l'Agriculture. Il devait appareiller, hier en soirée, à destination de la Tunisie. Il s'agit d'une cargaison de 10.000 tonnes d'orge algérienne constituant le surplus de la campagne 2008/2009, et vendue à raison de 130 à 135 dollars la tonne au profit de nos voisins. Des tarifs que M.Nouredine Kehal, Directeur Général de l'OAIC, considère comme supérieurs à ceux pratiqués à la Bourse internationale des céréales de Chicago, et ceci compte tenu de sa qualité. Si le sujet de la qualité des céréales algériennes est abordé par ce responsable, c'est qu'il fait, depuis peu débat chez les principaux acteurs de la filière et les deux thèses sont défendues ici et là par différents experts. M. Kehal pour en finir avec la polémique autour de ce sujet, s'en remet aux clients de l'Algérie. Selon lui, "ce client reconnaît en notre produit une qualité nettement supérieure à celle que l'on trouve sur le marché mondial". Ceci nonobstant que le produit Algérien est 100% BIO. Pour soutenir ses arguments, M. Kehal annonce également, non moins ravi, que ce premier client dont en a beaucoup entendu parler, serait prêt à rassasier tous ses besoins en orge depuis notre pays. Un gage selon ses propos de la véracité de ses arguments vantant la qualité des céréales algériennes et un désaveu aux détracteurs. "La meilleure réponse est celle du client" a-t-il indiqué hier sur les ondes de la chaîne III. Des projections optimistes Rappelons que cette opération d'exportation est la première du genre depuis une quarantaine d'années, rendue possible à la faveur d'une production record de cette matière, lors de la campagne 2008/2009 qui a atteint les 62 millions de quintaux de céréales. Paradoxalement, et malgré la qualité de l'orge et son abondance, seulement 10.000 tonnes se retrouvent mis à l'export. Une cargaison insignifiante étant donné les 62 millions de qx de céréales que se targue notre pays d'avoir produit. Muni de ses chiffres, M.Kehal explique ceci : 21millions de quintaux sur les 62 millions représentent de l'orge. Son établissement en a collecté 9 millions de qx, auprès des producteurs. 2,5 millions qx ont été commercialisés sur le marché local, tandis que le reste est stocké. Un stock qui, au passage, permettrait à l'Algérie d'être à l'abri de tout besoin pendant au moins 2 années consécutives. Reste que l'opération d'exportation est une démarche commerciale avant tout, et que l'OAIC compte entreprendre d'autres opérations en fonction des prix et des opportunités qui lui seront offerts notamment au niveau de la Bourse des céréales de Chicago. "Nous sortons chaque fois, qu'il y a des opportunités d'affaires" a indiqué le responsable de l'OAIC à ce sujet. Enfin, en terme de projection, le Directeur général de l'OAIC tout en rappelant le gigantesque volume de deux ans de stocks dont dispose son institution, annonce d'ores et déjà une "bonne" récolte 2009/2010 en blé dur et une autre moyenne en Orge. Cette dernière est due aux conditions climatiques difficiles enregistrées dans les zones agropastorales. L'état continuera par ailleurs à soutenir les céréaliers. Alors que son prix de revient est de 1.200 DA/qx, l'état le subventionne à raison de 2.500 DA/qx. Une mesure qui a eu pour effet d'encourager les producteurs. Entre 2008 et 2009, l'Algérie a fait grâce a eux (ils sont 600.000 céréaliers) une économie de 2 milliards de Dollars sur sa facture alimentaire.