«Le patriotisme économique dans les Hydrocarbures doit signifier faire de Sonatrach un puissant pôle de rayonnement, qui entraîne derrière lui PME, universités et recherche nationale», avec une politique de la sous-traitance dans le domaine en Algérie, a recommandé sur son blog Mourad Preure, Expert international en Energie. M. Preure estime que «la puissance des Etats, s'établit sur la performance et la compétitivité des firmes» et rejette l'idée «de considérer les PME algériennes sous le seul angle du moins disant». Pour lui, «elles doivent être impliquées dans un projet national, et s'il le faut être imposées au partenaire étranger, comme condition à la conclusion de toute affaire». Comme, il estime que «seules les PME excellentes doivent être éligibles à ce traitement ». Pour ce faire, le choix de qualité du partenaire national de Sonatrach «doit faire l'objet d'un concours national et être supervisée par les plus hautes Autorités de l'Etat». Preure, avance que «sans une sous-traitance nationale forte, et une articulation solide avec l'Université et la recherche nationale, Sonatrach est condamnée à s'affaiblir et limiter ses perspectives de développement». Sonatrach «est le vaisseau amiral de notre économie. Elle est le seul acteur algérien en mesure de postuler à une place de leader au niveau mondial, ce qui souligne encore toute son importance stratégique». Les cas de Repsol et de Petrobras, des modèles à suivre Il cite le cas de «Repsol l'espagnole, ou encore Petrobras la brésilienne, comme elles se sont hissées à partir de rien au niveau des leaders. Pour la petite histoire, Petrobras est leader mondial dans les Technologies de production en mer profonde, au-delà de 2000 mètres de profondeur». Donc oui, le patriotisme économique est à la base de toute politique pétrolière nationale, a-t-il fait remarquer, d'autant que «chez nous où les réserves sont limitées». De son avis, «le patriotisme économique en la matière signifie aussi que les ressources du sous-sol, appartiennent à la Nation, elles appartiennent donc aussi à nos enfants et petits enfants qui ne comprendraient pas, qu'on les ait épuisés sans tenir compte du fait qu'ils vivront dans un temps où le pétrole sera rare et donc très cher, qu'il leur sera peut-être inaccessible, si on n'y prend garde». C'est pourquoi, il «faut créer les conditions à l'émergence d'un puissant leader énergétique national. Celui-ci sera donneur d'ordre et entraînera universités, recherche et PME nationales dans son sillage». Une intégration plus forte de Sonatrach et Sonelgaz Par ailleurs, l'Expert algérien préconise qu'«une plus forte intégration entre Sonatrach et Sonelgaz, devra être étudiée» qui «devrait conduire à terme à une fusion de ces entreprises pour former un puissant acteur énergétique national, opérant sur tous les métiers de l'Energie en Algérie et à l'étranger». Car «les Compagnies pétrolières tendent à muer en compagnies énergétiques fournissant indifféremment carburant, kilowatts/heures et molécules de gaz. La raison est que le dynamisme de l'industrie gazière est tiré par la génération électrique, alors même que les portefeuilles des Compagnies pétrolières tendent à comporter à parité pétrole et gaz». Enfin, Sonatrach «doit asseoir sa puissance sur la technologie et disposer d'un portefeuille d'activités fortement concentré sur les segments à forte croissance et forte valeur ajoutée, soit l'amont ou encore l'exploration- production». Comme, «elle doit se donner les moyens de détenir des réserves dans les bassins les plus prometteurs de par le monde, à maîtriser les technologies pour opérer les zones matures qui vont se multiplier à l'avenir, à explorer de nouveaux horizons notamment en offshore profond». Toutefois, M. Preure n'est pas convaincu que la pétrochimie, «Industrie cyclique et hautement capitalistique par excellence, soit toujours un choix porteur». Il lui préfère les gisements qui «constituent toujours la véritable richesse d'une Compagnie pétrolière».