R.A. Des ateliers de travail pour réfléchir sur les moyens de mettre au point un plan national exécutif pour la mise en œuvre d'une stratégie nationale de lutte contre la violence envers la femme seront lancés fin juin, a-t-on indiqué hier. En effet, le niveau de vie de la famille algérienne et le futur de la femme algérienne ont été au centre d'une réunion tenue, hier à Alger, pour la présentation du plan d'action national qui a été élaboré pour la mise en œuvre de la stratégie nationale 2009-2015 de promotion et d'intégration de la femme. Il s'agit de la réunion du Conseil national de la Famille et de la Femme durant laquelle, plusieurs intervenants spécialistes de la Famille et de la condition féminine ont apporté leurs observations et recommandation. Concernant le plan d'action, il s'articule autour de neuf axes: femme et droit, femme et éducation et formation professionnelle, santé, économie, protection des femmes en situation difficile dont la violence, prise de décision, technologies de l'information et de la communication, médias et environnement. La mise en œuvre de ces neuf axes reposera sur des «outils de recherche permettant, à titre d'exemple, de situer la situation de la femme vis-à-vis de l'application de la loi, car il ne suffit pas de disposer d'une législation sans qu'elle soit appliquée sur le terrain», a expliqué Nadia Bellal, consultante au ministère délégué chargée de la Famille et de la Condition féminine. Ces outils permettront de fournir des indicateurs et faciliter aux femmes d'ici 2012, d'intégrer effectivement divers activités nationales, d'après Mme Bellal qui ajoutera «qu'un plaidoyer auprès des décideurs» est prévu pour défendre la femme. Elle insistera, dans ce cadre, sur la formation et la communication au profit de ceux qui vont plaidoyer pour les droits de la femme. Protection et lutte contre la violence Pour sa part, la conseillère au ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine, Wahida Boureghda, a précisé que fin juin, des ateliers commenceront à réfléchir sur la mise au point d'un plan national exécutif pour la mise en œuvre d'une stratégie nationale de lutte contre la violence envers la femme, à travers la définition de plans d'action établis par les secteurs de la Justice, de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine. Le ministère s'attellera à poursuivre la mise au point du système d'information sur les différents cas de violence contre la femme et sa généralisation aux différentes institutions relevant des secteurs concernés, en vue de contribuer à la collecte de données relatives à ce phénomène, a souligné Mme Boureghda. En vue de soutenir ces efforts, «il sera procédé lors de ces six derniers mois de l'année en cours, à l'élaboration d'une stratégie nationale de communication en matière de violence contre la femme». Mme Boureghda a rappelé l'accord signé entre l'Algérie et l'ONU en vue de soutenir les institutions nationales activant dans ce domaine. Cet accord s'étend sur quatre années. Le niveau de vie Par ailleurs, M. Boucherf, maître de conférences à l'institut de sociologie de l'université d'Alger, a évoqué le niveau de vie de la famille algérienne, laquelle est constituée de 5,9 personnes en moyenne. Il s'est demandé si réellement le revenu familial en Algérie, avec un SNMG de 12.000 dinars, suffit à une famille de cette taille, en tenant compte, a-t-il précisé, de la cherté de la vie et de la scolarisation des enfants notamment. Concernant la femme, il a fait part de son constat disant que la population active féminine augmente, posant ainsi le problème de prise en charge de la «petite enfance» pour les femmes mariées actives. Il a estimé que le recours au réseau de la solidarité familial n'est pas une «solution définitive». Il en est de même pour les personnes du 3e âge qui recourent, a-t-il dit, à la solidarité familiale, appelant à l'intervention de la solidarité nationale et à la mise en place de mécanismes institutionnels pour la prise en charge des personnes âgées à l'avenir. Il a fait observer que la population qui est actuellement jeune va vers le vieillissement et ne pourra pas compter indéfiniment sur la solidarité familiale.