Il a été courant au cours de cette décennie d'entendre parler de la guerre contre le terrorisme. Cette formule lancée par les Etats-Unis constitue aujourd'hui la base de toute la politique américaine étrangère. De plus, elle a eu des échos partout au point de devenir vide de tout sens et de causer des pertes énormes. C'est ainsi que la guerre contre le terrorisme a provoqué la déformation du sens de la liberté et de la justice en plus de la perte des ressources et du changement de nombreux destins au niveau mondial. Cependant, les campagnes internationales n'ont pas réussi à lutter contre le terrorisme, tout simplement parce que ses racines se trouvent dans les Etats-mêmes. On entend maintenant un autre appel, celui de la guerre contre la famine et les catastrophes naturelles. Des conférences et des colloques sont organisés partout et les médias ne font que parler de la crise de la nourriture et des prix exorbitants des denrées alimentaires. On parle de la situation catastrophique des peuples pauvres et de la nécessité de coordonner les efforts internationaux en vue de parvenir à des politiques et des programmes capables de trouver une solution à la crise et de lutter contre la faim. L'Onu a effectivement appelé à un sommet prévu pour juin prochain, alors que 3 agences affiliées à l'Onu œuvrent dans ce domaine : la FAO, le Fonds International pour le Développement de l'Agriculture FIDA et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Ce qui a poussé le président sénégalais à réclamer de fusionner ces organisations en une seule pour économiser les sommes énormes dépensées sur leurs appareils administratifs. Or, le paradoxe réside dans le fait que les Etats riches qui assument la responsabilité de la hausse mondiale des prix et des changements de climat ne pensent pas à adopter des politiques visant à remédier à la crise mondiale. On s'attendait à ce que ces Etats prennent l'initiative de limiter les politiques de subvention des agriculteurs en Europe pour se diriger vers la l'agriculture génétique tout en limitant la production des biocarburants aux Etats-Unis. Mais rien de tout ceci n'a eu lieu. En effet, l'Union Européenne (UE) a toujours pour objectif d'atteindre un taux de 10 % de production de biocarburant du total de sa consommation en énergie jusqu'à l'année 2020. L'UE lutte contre la tendance des pays en développement à se diriger vers les OGM et refuse d'appliquer cette méthode en Europe sous prétexte que cette question nécessite encore de nombreuses études. C'est ainsi que les crises du pain et de la nourriture dans les pays en développement peuvent s'aggraver de plus en plus pour se transformer de crise de sécurité alimentaire en crise de sécurité sociale. Surtout dans des Etats comme l'Algérie qui importe presque la totalité de ses besoins en blé. Tout ceci nous pousse à penser à réaliser une autosuffisance alimentaire par l'intermédiaire de l'agriculture génétique pour augmenter la production des céréales. Sinon, il sera difficile de sortir du cercle vicieux de la hausse des prix et de l'augmentation de la subvention avec ses impacts sur les taux de l'inflation et sur la société. La guerre contre la faim est comme la guerre contre le terrorisme : un puits profond et obscur !