"La problématique de la gestion immobilière est complexe et nécessite un large débat. L'Etat veut passer donc à une gestion immobilière de qualité avec une plus grande implication des citoyens et de la société civile d'une manière générale ; c'est une démarche sérieuse qui consiste une meilleure sensibilisation" a affirmé, hier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa lors d'une conférence de presse animée au siège de son département. Dans cette perspective, le ministre rappela l'existence du décret 1997/164 relatif au dispositif d'un administrateur de biens, dont 345 administrateurs agréés seulement exercent depuis 11 ans, un chiffre très peu et qui est appelé à se multiplier dans les années à venir afin de rassurer l'entretien des immeubles et des cités d'une manière générale. A noter que le rôle de ces administrateurs qui sont affiliés à une association est de suivre et veiller sur l'entretien des quartiers résidentiels. Par manque de communication et d'information beaucoup de gens ignorent l'existence de ce dispositif. Par ailleurs, "les dispositifs qui devront prendre en charge la maintenance du parc n'ont pas été aux attentes de nos concitoyens, c'est dans cette perspective que nous allons organiser le séminaire international sur la problématique", souligne le ministre, en estimant, par ailleurs, de mettre en place de nouveaux mécanismes et dispositifs, qui créeront des centaines d'emplois à l'avenir. Etant donné que la question de la gestion immobilière est très complexe, ce séminaire international sur la gestion immobilière en Algérie sera organisé à partir d'aujourd'hui, et ce durant deux jours. Des experts venus de France, des EAU, de Jordanie, du Maroc, des Etats-Unis, du Liban, Qatar, Belgique et des représentants de l'UMA, Ligue arabe et la Banque islamique de développement débattront, en ateliers, des thèmes extrêmement importants liés à la législation et la réglementation régissant la gestion immobilière, son financement, la copropriété et enfin la préservation du patrimoine immobilier. Concernant ce dernier point, M. Moussa a indiqué que l'Etat a déboursé une enveloppe de 300 milliards de DA entre 2005 et 2008 pour la rénovation de l'habitat, dont 100 milliards de DA en 2007 et 120 milliards DA pour la seule année 2008. "Il existe également un projet de loi au niveau de l'APN relatif à l'achèvement des constructions qui entre dans le cadre de la gestion immobilière", a dit le ministre, relevant l'importance de cette opération dans l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Le parc national du logement qui est passé de 2 à 5 millions d'unités entre 1966 et 1998, est estimé aujourd'hui à 6,4 millions de logements dont 700 000 (soit 12%) relevant des OPGI. Cela dit, d'ici la fin du programme quinquennal le parc national immobilier sera de 7 millions d'unités, dira le ministre. Le logement précaire représente 8% du parc national avec 554 000 unités, selon les chiffres fournis par le premier responsable du secteur. Evoquant la question des recouvrements des loyers, le ministre a fait savoir que 40% seulement des locataires paient leurs dus, et le fond du problème réside dans le fait que ces montants ne suffisent pas pour entretenir convenablement les cités. Abordant le sujet de l'avancement du Plan directeur de l'aménagement de l'urbanisme (PDAU) le ministre rassure que ce plan est en cours d'acheminement, estimant que la gestion est d'abord la planification avant la construction, c'est-à-dire des études de diagnostics et de microsonages sont en cours de réalisation avec des bureaux d'études étrangers afin de préserver la sécurité des citoyens contre les séismes par la construction d'habitations parasismiques. Concernant le fameux projet d'un million de logements le ministre reste optimiste quant à l'achèvement du programme dans les délais.