L'Algérie a connu une croissance démographique dynamique entre 1998 et 2008, avec six millions d'habitants en plus durant cette période. Selon les premiers résultats du dernier recensement officiel de la population, "34,8 millions d'Algériens résidaient en Algérie au 16 avril 2008". Le précédent recensement de la population, effectué en juin 1998, avait totalisé 29 100 867 habitants en Algérie. Des statistiques annoncées par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, au cours d'une rencontre tenue, hier à Alger. Quant au parc de logements, il a atteint plus de 6 700 000 unités. Le chiffre de plus de 34 millions d'Algériens, comprend une population de 34 230 000 personnes vivent dans des ménages ordinaires et collectifs, 230 000 personnes dans des ménages nomades et 300 000 personnes à part, c'est-à-dire vivant dans des établissements spécialisés. Avec cette répartition, il apparaît que 70% de la population vivent dans des agglomérations chefs-lieux ou dans des agglomérations secondaires, donc prêt de 80% de la population vivent dans les centres urbains ou bien en ville. Ce qui inclut une désorganisation et une nécessité de sensibiliser les populations nouvellement urbanisées, notamment en matière de culture, de sécurité et d'éducation surtout, comme l'a confirmé M. Yazid Zerhouni. A ce titre, il a dit qu'"il y a d'abord un problème d'adaptation pour les familles, d'accoutumance aux nécessités et exigences de la vie", donc, il y a un travail, de sensibilisation de cette nouvelle population rurale ou bien "des citoyens ru urbains, attachés au mode de vie de la compagne sans être intégrés tout à fait au système de vie en ville". Cependant, il s'agit, selon le ministre "d'aider ces populations à s'adapter au système de vie". Plus que cela, c'est que tous les programmes publics qui ont un lien avec la vie des citoyens, qu'il s'agisse de logement, d'éducation, de commerce, de sécurité, ou autres, doivent prendre en compte ce fait nouveau (80% de la population vivent en ville). Cela signifie que les efforts de tous les programmes doivent consacrer moins 80% de leurs ressources, intelligence et moyens, à répondre à ce problème. En outre, il ressort de ce recensement que plus de 1 600 000 logements sur les 6 748 000 recensés étaient soit inoccupés, soit des résidences secondaires ou alors vides au moment du passage des agents recenseurs. Un chiffre qui laisse posées beaucoup de questions, surtout avec la crise du logement. A noter que le représentant de ministère de l'Habitat a émis des réserves sur ce chiffre. S'agissant des propriétaires qui ne veulent pas louer leur logement, une réflexion est en cours pour les inciter à le faire. Sur cette question, le ministre de l'Intérieur a posé la question, lors de la rencontre et a souligné la nécessité de réfléchir à d'autres éléments d'incitation, notant que les éléments légaux d'incitation existent puisque le propriétaire peut demander à la justice la récupération de son logement une fois parvenu la fin du contrat de location. Cependant, selon, M. Zerhouni, le problème est "comment mettre en œuvre ces mesures". Il a ajouté qu'il y a des éléments juridiques et pratiques à imaginer. Mais le ministre a insisté sur le fait que "quand on vous dit que 1 600 000 logements sont vides, il ne s'agit pas de logements disponibles à l'habitation". Car selon lui "si on prend rien que les logements recensés dans le milieu rural, abandonnés à cause de la situation sécuritaire dans les années 90, j'imagine qu'il doit y avoir 30 à 40% de ce chiffre" a-t-il dit. Par ailleurs, il ressort que l'Etat civil est l'un des meilleurs dans le monde, avec moins de 1% d'erreurs, soit en deçà de ce qui se fait ailleurs. Un système qui est déjà en cours d'informatisation en prévision du prochain recensement annoncé pour 2013.