Les pays arabes assistent quotidiennement à un important flux médiatique vers les sociétés qui comporte des messages de formes diverses, axés sur des supports technologiques renouvelés. Le consommateur arabe est devenu aujourd'hui une donnée essentielle dans la création de l'acte médiatique non seulement pour des considérations économiques, mais parce qu'il constitue un objectif essentiel dans les politiques d'hégémonie médiatique et en raison de son pouvoir d'influence sur l'opinion publique arabe. C'est ce qu'a déclaré, jeudi, à partir du Caire, le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, dans son allocution d'ouverture de la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Information. Ce dernier a appelé à "faire preuve de vigilance et à réagir" aux exigences de l'évolution rapide des sociétés arabes dans le domaine de l'information. Pour Boukerzaza, ces messages ne se limitent pas aux informations mais touchent également et avec professionnalisme les domaines récréatifs, culturels, les feuilletons et les films. Selon lui, l'objectif étant d'influencer au maximum ces sociétés de manière directe ou indirecte. Et que les résultats de cette influence se reflètent sur "les attitudes du téléspectateur arabe et sur ses réactions vis-à-vis des questions nationales et internationales. D'ailleurs, cette influence a également touché les professionnels, dont la production manque d'originalité, pour certains et d'innovation pour d'autres". Le ministre estime que "cette vision de notre réalité qui semble dure, n'est que l'expression du citoyen arabe qui a le droit de revendiquer le changement dans ce domaine". Pour cela, Boukerzaza, a plaidé pour une prise de positions à l'égard des dangers guettant les sociétés arabes "notre système de communication étant dépourvu, relève-t-il, d'une immunité en termes de législation, de professionnalisme et d'études spécialisées", assurant que cette démarche devrait s'inscrire dans "une démarche plus exhaustive prenant en considération la complémentarité entre information et développement dans son concept global." Devant ce constat, Boukerzaza souligne que "nous sommes, actuellement, tenus de conférer davantage de crédibilité" aux décisions du Conseil des ministres arabes de l'Information en y adhérant et en actualisant les décisions prises lors des précédentes sessions, dont celle ayant approuvé le document d'application du mécanisme de régulation de la diffusion satellitaire arabe qui constitue, estime-t-il, "un code de déontologie de la profession ne portant guère atteinte à la liberté d'expression comme certains prétendent." "Le développement effréné de nos sociétés, fait-il observer, nous impose une vigilance constante et une réponse adéquate, dans le fond et la forme, aux exigences de ce développement dans le domaine médiatique". "Ce développement, conclut-il, nous impose également l'adoption d'approches et mécanismes efficients pour mesurer la faisabilité de nos politiques nationales et régionales". La 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Information, tenue au Caire, au siège de la Ligue des Etats arabes, a examiné plusieurs questions, dont notamment l'organisation de la diffusion radiophonique et télévisée par satellite dans la région arabe, le suivi du nouveau plan d'action médiatique arabe en direction de l'étranger, le projet de création d'une commission arabe sur l'information électronique et le rôle de l'information arabe dans la lutte contre le terrorisme.