Le matelas financier sur lequel est assise l'Algérie a encore gonflé. Bonne nouvelle ? Le rapport présenté, hier, par le gouverneur de la Banque d'Algérie ne donne pourtant pas autant de raisons de s'en réjouir. Soit, nous disposons de plus de liquidités. Mais qu'a-t-on fait de ces ressources pour revigorer la machine économique ou du moins améliorer notre quotidien. Le constat est clair, nous sommes plus que jamais dépendants des marchés externes, notamment pour notre alimentation. Nos importations ont connu, en effet, une hausse de 34,1%. Les importations de biens alimentaires ont connu une hausse de 68 %. Hausse expliquée en partie par la flambée des prix des produits de base ayant induit une inflation mondiale. L'inflation, parlons en justement. On s'évertue à coups de subventions et de resserrements budgétaires à la juguler, péniblement bien entendu. Bien sûr, les déclarations de bonne intention foisonnent. Au point où on en est, il serait peut-être temps de penser à soutenir l'investissement productif. Que nous dit la Banque d'Algérie ? Les dépôts des sociétés, hydrocarbures sont stables ce qui se traduira par une probable accélération des investissements dans le secteur. Le secteur privé, notamment les PME, devront batailler encore pour obtenir des financements, les banques publiques ayant irrémédiablement décidé à investir leurs surplus de liquidités dans le secteur des hydrocarbures, moins risqué dit-on.Ah, les hydrocarbures encore et toujours. Après tout, grâce aux recettes des hydrocarbures, l'Algérie dispose de près de 126 milliards de dollars de réserves de change. De quoi relancer une fois encore la polémique sur la gestion de ces fonds. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a de toute façon pris les devants. "On a réduit les dépôts en 2007 et on a augmenté les titres moins risqués "souverains", plus les réserves de change augmentent, plus la prudence est de mise, il faut assurer la sécurité des avoirs extérieurs, l'Algérie a gagné de ces dépôts plus de 4% en 2007". On l'aura compris, les placements en bons du Trésor augmenteront, malgré la dévaluation du dollar. Un camouflet de plus aux défenseurs de la création d'un fonds souverain. Mais une question se pose. Où est l'investissement productif dans tout ça et surtout où va-t-on.