Les agriculteurs et les industriels de la filière tomate se réuniront au début du mois de novembre prochain à Alger, pour faire le bilan de la campagne 2008 et discuter des difficultés que rencontre le secteur, a déclaré le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Sid Ahmed Ferroukhi. Cette rencontre, qui sera organisée au siège du ministère de l'Agriculture, "aura pour objectif de faire le bilan de la campagne 2008 et préparer celle de l'année prochaine", a indiqué M. Ferroukhi en marge de l'inauguration du 3e Salon international de l'agriculture, de la production et des technologies végétales (Filaha). Ce rendez-vous sera, également, une occasion de débattre des difficultés auxquelles est exposée la filière tomate ces dernières années et ce, en présence des opérateurs, des agriculteurs et des pouvoirs publics. "Nous allons essayer de lever les obstacles qui sont exprimés par tous les acteurs concernés", a-t-il dit. A propos de la production de tomate, M. Ferroukhi a souligné que "le rendement de cette année est meilleur que celui de l'année précédente", sans, toutefois, donner de chiffres sur les quantités produites. Outre les difficultés financières, les deux acteurs de la filière, à savoir les agriculteurs et les transformateurs, n'arrivent pas à s'entendre sur le prix de cession du produit destiné à la transformation. Selon Rabah Lakrouf, ingénieur agronome à l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI), l'agriculteur demande de vendre son produit à l'industriel à un prix de 7 DA le kilogramme au lieu de 5,50 pratiqué jusqu'à présent. A ce prix là, l'agriculteur préfère orienter son produit vers le marché de détail tout en diminuant la superficie cultivée l'année d'après. La persistance de ce problème depuis les années 1990 a causé la fermeture de plusieurs unités de transformation, notamment à l'Est du pays, une région connue pour ses cultures maraîchères. M. Lakrouf estime que les deux parties "doivent se concerter en vue de trouver une solution idoine permettant de sauver cette filière". "Il faut qu'il y ait une concertation entre les deux avec le soutien des pouvoirs publics", a-t-il ajouté. Cet agronome préconise également d'intensifier les superficies en irrigué pour améliorer les rendements. Rappelons à ce propos que la filière de la tomate industrielle a vécu durant les trois dernières années une situation de crise. L'importation frauduleuse de concentré de tomate a mis en péril toute une filière et entraîné la fermeture de plusieurs unités de transformation, ajouté à cela l'inexistence d'espaces de stockage pour le surplus de production. Cependant, la filière a enregistré durant la saison agricole 2008, un regain de dynamisme notamment à l'Est du pays. La reprise de cette spécialité agricole, ayant périclité durant des années à cause des dysfonctionnements dans l'organisation de cette filière, a été favorisée, laisse-t-on entendre, par les mesures de soutien accordées par l'Etat aux producteurs, depuis les labours jusqu'à la vente du fruit, à des prix motivants. ce qui a fait augmenter le rendement. Cette augmentation de la production de tomates en quantité et surtout en qualité est due également à la bonne conduite de l'itinéraire technique depuis le piquage des plants de tomates, en passant par leur traitement phytosanitaire et l'irrigation, jusqu'à la récolte du fruit, explique-t-on. Pas moins de 4 600 t de concentré de tomate ont été réalisées en 2007 sur une production livrée à la transformation de l'ordre de 220 000 qx.