Wall Street a terminé en baisse vendredi, les mauvaises nouvelles du jour pour le secteur automobile américain, une remontée des cours du brut et une statistique de l'emploi décevante ayant ravivé la crainte d'une récession prochaine aux États-Unis. L'indice Dow Jones des trente principales valeurs a commencé le mois d'août dans le rouge, abandonnant 0,45%, soit 51,70 points, à 11.326,32, l'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,56% (7,07 points) à 1.260,31 et le composite du marché Nasdaq, à forte composante technologique, s'est replié de 0,63% (14,59 points) à 2.310,96. Sur l'ensemble de la semaine, le Dow lâche 0,4%, le S&P-500 se hisse de 0,2% tandis que le Nasdaq finit sur une note étale. Le baril de brut léger US a repris près de 1% à plus de 125 dollars le baril, soutenu par la crainte de tensions internationales après que le vice-Premier ministre israélien Shaul Mofaz eut déclaré que l'Iran réussirait d'ici deux ans une avancée majeure dans son programme nucléaire, au coeur d'un bras de fer avec la communauté internationale. L'idée que la détente observée récemment sur le marché du pétrole puisse toucher à sa fin et exercer de nouveau une pression accrue sur le pouvoir d'achat des consommateurs et les marges des entreprises, l'a emporté dans l'esprit d'intervenants toujours préoccupés par la question de l'ampleur du ralentissement de l'économie américaine. "La Bourse baisse parce que le pétrole remonte", résume Frederic Dickson, stratège chez D.A. Davidson & Co. "Nous avons senti une tension plus grande dans le sillage du baril qu'après la statistique de l'emploi." Celle-ci n'a toutefois pas rassuré non plus les investisseurs, en faisant apparaître que l'économie américaine a supprimé des emplois en juillet pour le septième mois d'affilée, tandis que le taux de chômage est monté à son plus haut niveau depuis quatre ans. La crainte d'une récession - et son impact inévitable sur les dépenses et les investissements - a pénalisé en premier lieu les grands industriels comme Caterpillar, qui a perdu 1,99% à 68,14 dollars, ou les géants des technologies, tels que Microsoft (-14,09% à 25,44). La hausse récente des prix des carburants a d'ores et déjà fait une autre victime: le secteur automobile américain a connu en juillet son plus mauvais mois en terme de ventes depuis avril 1992. General Motors, dont les ventes ont chuté de 27%, a par ailleurs publié une lourde perte de 15,5 milliards de dollars sur l'ensemble du trimestre avril-juin. "Le secteur auto est un désastre", soupire Dickson. Le titre GM a dégringolé de 7,6% à 10,23 dollars, tandis que l'action Ford a perdu 3,1% à 4,65. Le recul des prix mondiaux des métaux sur fond de crainte de récession, et les différents indicateurs décevants publiés à travers le monde dans le secteur industriel, ont également fait trébucher le géant de l'aluminium Alcoa de 4,8% à 32,14 dollars. Parmi les autres valeurs en berne, sur le Nasdaq le laboratoire de biotechnologies Biogen a chuté de 28,3% à 50,01 dollars après que deux nouveaux cas de maladies du cerveau eurent été diagnostiqués chez des patients soignés au Tysabri, son médicament contre la sclérose en plaques. Le quatrième fabricant informatique américain Sun Microsystems a trébuché quant à lui de 12,3% à 9,32 après avoir émis un pronostic pessimiste pour ses ventes aux États-Unis.