Wall Street a terminé en nette hausse vendredi, la publication d'un indice des prix à la consommation hors alimentation et énergie conforme aux attentes en mai ayant rassuré les investisseurs sur la menace d'inflation aux États-Unis et sur le risque de remontée rapide des taux d'intérêt. Dans des volumes d'échanges modérés, l'indice Dow Jones des 30 principales valeurs a clôturé sur un gain de 1,37%, à 12.307,35, l'indice élargi Standard & Poor's 500 a pris 1,5%, à 1.360,02, et le composite du marché Nasdaq, à forte composante technologique, a avancé de 2,09 % à 2.454,50. Sur la semaine, le Dow parvient à gagner 0,8%, mais S&P-500 et Nasdaq ont cédé respectivement 0,1 et 0,8%. Si l'indice CPI global a augmenté plus que prévu, de 0,6%, le mois dernier - sa plus forte hausse depuis novembre dans le sillage de la flambée du pétrole - l'indice hors volatils ressort en hausse de seulement 0,2%, conforme au consensus. Plusieurs performances solides ont aussi marqué la journée, à commencer par la banque d'affaires Lehman Brothers qui a rebondi de 13,7% à 25,81 dollars, les traders dénouant certaines positions vendeuses avant le week-end après cinq jours de baisse d'affilée de l'action. L'indice S&P du compartiment financier a repris quant à lui 2,05%. Le titre de la banque Wachovia a perdu en revanche 5,8% à 18,19 dollars, touchant même en séance son plus bas niveau depuis 1992 à l'idée d'une deuxième révision à la baisse du dividende. La valeur a également été plombée par les propos d'un autre organisme de crédit immobilier très exposé à la Californie, Downey Financial, d'une forte augmentation de ses actifs non performants. Aux technologiques, Microsoft s'est adjugé 2,94% à 29,07 dollars, les investisseurs se félicitant de l'abandon apparemment définitif du projet de rachat de Yahoo, jugé risqué pour le géant du logiciel. Les techs reprennent ainsi quelques couleurs après avoir souffert au cours des jours passés de la crainte de voir les taux de la Fed augmenter rapidement et les ventes à l'étranger, sur lesquelles les groupes fondent de grands espoirs, s'avérer décevantes. Apple a toutefois encore perdu du terrain, pour la troisième séance d'affilée, abandonnant cette fois 0,51% à 172,37 dollars, nombre d'actionnaires ne partageant visiblement pas l'optimisme des analystes et s'interrogeant sur le changement de stratégie du groupe à la pomme sur l'iPhone et le pourcentage du revenu de l'opérateur télécoms AT&T qu'il touchait jusqu'ici. Coca-Cola et Pepsi Bottling ont tous deux lâché 3,01% à 55,42 dollars et 2,45% à 30,71. Un rare "profit warning" du deuxième plus important embouteilleur de Coca, le grec Coca-Cola Hellenic Bottling, face à une météo défavorable, une hausse des coûts et des grèves, a suscité des interrogations sur les perspectives des deux géants des boissons, surtout de Pepsi Bottling qui compte beaucoup sur l'international pour compenser le ralentissement de l'activité aux États-Unis. Les valeurs de l'agrochimie ont profité pour leur part des crues qui affectent l'Iowa et d'autres États américains du Midwest. Les dégâts causés aux cultures pourraient se traduire par une hausse de la demande pour les produits de firmes comme Monsanto ou Potash, qui ont respectivement pris à Wall Street 1,73% à 137,26 dollars et 1,59% à 226,13.