Le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) lancé par le président Sarkozy a vu le jour le 13 juillet à Paris avec 43 membres. Or ce nouvel ensemble se heurte à un problème. Celui du financement des différents projets figurant en annexe de la déclaration finale, et qui vont concerner respectivement l'environnement, la Protection civile, l'énergie, l'éducation et enfin l'«économie». Aussi, certains experts se proposent-ils pour remédier à cette problématique. Selon eux la structure de financement de ces projets n'est pas déterminée, car si l'intervention de la Commission européenne (CE), de la Banque européenne d'investissement (BEI) et de certains fonds privés est attendue, leurs modalités d'intervention demeure floue. En effet, il est prévu pour le démarrage des projets de capter une partie des fonds de la Politique européenne de voisinage (PEV), mais la CE a déjà annoncé que l'on ne pourrait pas mobiliser plus de 10% de cette enveloppe, pour financer les nouveaux projets, et ce suite aux réticences de certains pays d'Europe centrale et orientale (Peco). En outre, même le fonds «Inframed», destiné au financement des projets méditerranéens et doté d'une enveloppe initiale de 600 millions d'euros (près de 950 millions de dollars) sera insuffisant pour le financement du premier projet, à savoir la dépollution de la Méditerranée, dont le coût est estimé à 2 milliards d'euros (près de 3 milliards de dollars). De plus les six projets structurants retenus comme projets de lancement auront peu de chances de mobiliser des capitaux privés, dans la mesure où leur maturité initiale, longue, nécessiterait plutôt des fonds publics. Toujours selon ces experts, la solution consisterait à mettre sur pied, à l'instar de ce qui se passe actuellement en Asie, un fonds d'infrastructure, tel que l'Asian Infrastructure Fund (AIF), chargé de trouver un montage financier adéquat pour financer des projets d'infrastructures tels que les télécommunications, l'énergie, les ports, etc.Le fonds «Inframed» s'inscrit dans cette optique, mais sa capacité de financement semble insuffisante en l'état. Ils proposent donc de recourir aux fonds souverains qui pourraient constituer, selon un apport financier fondamental dans la mesure où, d'une part la majorité des projets possède une maturation longue, qui initialement n'intéresse pas les fonds privés, et d'autre part les projets en question auront la garantie implicite de l'UE, et donc même si leur rentabilité sera relativement plus longue, leur risque sera minime. Ils estiment que les fonds souverains sont globalement, définis comme des fonds de placement international de l'épargne nationale, relevant de l'autorité des Etats (d'où le terme souverain), ou de leurs Banques centrales. L'apparition et le développement de ces nouveaux acteurs sur la scène financière mondiale, pour qui l'objectif fondamental est de transférer de la richesse vers le futur, repose fondamentalement sur l'existence d'excédents en devises résultant de la production et l'exportation de pétrole (c'est le cas de la majorité des fonds connus, particulièrement du Golfe), ainsi que d'importantes accumulations d'excédents commerciaux (cas de certains pays asiatiques, Chine essentiellement). Ils indiquent dans ce sens que les actifs (autrement dit, de manière simplifiée, l'ensemble des richesses) gérés par les fonds souverains s'élèveraient actuellement entre 2 500 milliards de dollars et 3 000 milliards de dollars.