“L'Algérie est très vulnérable face à l'environnement international. La cause : on a ouvert les frontières aux marchés internationaux sans qu'ils aient d'économie. La crise financière mondiale ne s'arrêtera pas au seuil de nos frontières même si le système financier national n'est pas connecté aux réseaux internationaux, car l'Etat n'a jamais désengagé". C'est en ces termes que l'expert financier international, M. Mouhoubi Salah, a répondu, hier, à une question sur l'impact de la crise financière sur l'économie nationale, au cours d'une conférence organisée au siège du quotidien El Chaâb, sous le thème "La crise financière : analyse et perspectives". Par ailleurs, et dans le même contexte, le conférencier a rappelé, à maintes reprises, que cette crise touchera l'Algérie ne serait-ce à travers deux éléments essentiels. Le premier se rapporte au fait que la croissance de l'Algérie dépend exclusivement des hydrocarbures et que ces derniers sont libellés en dollars. Le deuxième élément se rapporte aux réserves de change qui peuvent être touchées avec la chute du dollar. Il est important de signaler que M. Mouhoubi, durant son exposé, est revenu sur les vraies causes de la crise. Pour lui, l'origine de celle-ci prend racine de "l'économie d'endettement" que les Etats-Unis ont développé à travers l'intensification de l'octroi de crédits aux citoyens américains. En outre, l'expert international a mis à l'index sur le libéralisme débridé qui a cumulé, d'année en année, autant de déficits. De plus, "il y avait une opacité totale dans les systèmes bancaires. A cela s'ajoute, également, la dérégulation", a-t-il indiqué tout en ajoutant que "la conséquence ne pourrait être que le décloisonnement des systèmes financiers nationaux". C'est ainsi que "le système financier mondial était livré à lui-même et la crise est née". Cependant, il est important de noter que le conférencier n'a pas seulement évoqué les répercussions négatives de la crise sur les pays, mais il s'est étalé à évoquer quelques aspects positifs de celle-ci. Selon lui, cette crise permettra la restructuration des banques sur des bases solides ; l'Etat devrait être présent en terme de protecteur et de régulateur, et probablement, cette crise sera le début de la fin de l'hégémonie du dollar et l'entame de la multipolarité financière.