L'attractivité des investissements étrangers et la taille des entreprises sont des critères de définition de la notion de pays émergent. L'Algérie a été parmi les pays désignés par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement comme l'un des pays émergents en Afrique. Elle partage cette position avec l'Egypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud, soit en gros, ceux ayant initié le Nepad. C'est lors du Forum économique mondial sur l'Afrique, qui s'est tenu la semaine dernière en Afrique du Sud que l'information a été donnée pour signifier que des réponses à la crise économique et financière actuelle peuvent aussi venir des pays du continent noir. Ces quatre pays sont crédités d'un potentiel sérieux de sortie de crise à cause des réformes financières qu'ils ont engagées. Cette appréciation vient confirmer les déclarations du ministre des Finances, Karim Djoudi, et du gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, déclarations selon lesquelles l'Algérie n'est pas en train de subir les effets de la crise sur le plan financier. Les raisons invoquées sont liées au fait que le système financier n'est pas connecté au système mondial. Les pays désignés disposent aussi de conditions d'attractivité pour les investissements directs étrangers. L'Algérie en a récolté 2 milliards de dollars en 2008 contre 1,7 milliard une année auparavant. Les grandes compagnies du continent se trouvent aussi dans ces pays, à l'exemple de Sonatrach mais pas seulement puisque les banques ont aussi une importance dans ce classement. D'ailleurs, le Forum est convaincu que le système bancaire algérien ne constitue pas de menace sur la stabilité macroéconomique de l'Algérie. Les disponibilités financières dans les banques et dans la Banque d'Algérie, en tant que réserves de change, militent en faveur du maintien de cette tendance. Ces performances ne sont pas suffisantes pour que le pays soit exempté de toutes les réserves. Son marché financier n'est pas encore assez développé comme en témoigne la faiblesse de ses cotations en Bourse. L'incapacité des entreprises africaines à être compétitives sur le plan international est un autre handicap relevé par le Forum. Il est fortement recommandé aux quatre pays de se pencher davantage sur les moyens d'améliorer leur système d'éducation et leur système de santé. Que l'Algérie soit désignée comme pays émergent était prévisible car le rapport sur le développement humain élaboré par le Cnes portait déjà les prémices d'une telle reconnaissance. Les atouts de l'Algérie pour affronter la crise sont représentés par la composition de sa population encore jeune et par ses ressources naturelles.