Durant le Salon sur le microcrédit qui est organisé par L'ANSEJ depuis le 21 du mois en cours, les exposants, qui sont pour la plupart de jeunes promoteurs, ont insisté sur la difficulté d'octroi des crédits. En effet, malgré toute la complémentarité des dossiers et toutes les garanties fournies, les banques mettent de grands obstacles devant les jeunes promoteurs. En même temps, certaines banques se sont vu octroyer des crédits à des entreprises sans aucune garantie si, non comment expliquer les grands et importants trous financiers qui ont été relevés sur la scène bancaire du pays dont le scandale de la Khalifa bank et de la BCIA n'est qu'un exemple. Pourquoi ne pas encourager ces jeunes, qui à leur tour, vont créer des emplois et ainsi minimiser le taux du chômage ? L'enjeu de l'accès à la microfinance est élargi à celui de la bancarisation de masse des populations à faible revenu et concerne donc, également, les banques et autres établissements financiers. Aujourd'hui, le marché potentiel de l'offre de services financiers aux populations à faible revenu (artisans, commerçants, agriculteurs et salariés), correspond à environ 5 millions de ménages et 150 000 très petites entreprises. Le secteur informel occupe une place importante et en croissance avec environ 1,25 million de travailleurs informels. Par ailleurs, les besoins des ménages en services financiers de proximité sont loin d'être couverts, avec un taux de bancarisation faible. Au niveau de l'offre, différents acteurs, aux caractéristiques variées, sont engagés dans la distribution de services financiers de masse ; toutefois, et s'agissant du financement des petites unités productives ou commerçantes, le marché est quasiment vierge. "Les gens ont tendance à déposer des dossiers partout. Ce qui compte c'est le nombre de certificats d'éligibilité accordés". Le souhait des responsables concernés par la lutte contre le chômage est que le nombre de certificats d'éligibilité soit égal à celui des crédits accordés par les établissements financiers. Car si l'agence se base sur la dimension sociale de la formule, la banque se base sur des réalités économiques et ne se soucie point de la résorption du chômage. Et d'ajouter que pour rassurer les banques, les autorités ont mis en place des fonds de garantie de crédits pour couvrir le montant des prêts en cas de sinistre et ont introduit la représentation des banques au niveau des comités de sélection des projets. "Des décisions qui pourront inciter les banques à accorder plus facilement les crédits et à mettre fin aux lenteurs qui ouvrent la voie aux spéculations". Les banques se sont engagées à s'impliquer davantage dans le financement des micro-entreprises à travers un assouplissement des mécanismes d'accès au crédit pour les jeunes promoteurs. Après sept années de mise en œuvre, d'organisation et de structuration au niveau local, l'ANSEJ a entrepris une démarche de rapprochement auprès des jeunes par des actions d'information, de sensibilisation et d'accompagnement et par sa présence au niveau de toutes les localités.