Les délégations de la Commission économique et financière (deuxième commission) ont adopté cinq projets sur les modalités de la tenue de la prochaine Conférence internationale de Doha sur le financement du développement.Elles ont insisté sur le rôle que le commerce international, moteur du développement, peut jouer dans le règlement des crises mondiales actuelles, qui sont d'ordres financier, alimentaire et énergétique. Toutefois, elles se sont inquiétées de la menace que font planer un regain de mesures protectionnistes et une multiplication d'accords commerciaux bilatéraux et régionaux alors que le Cycle de négociations commerciale de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dont l'objectif avoué était promouvoir le développement, demeure dans l'impasse. Le système commercial demeure déséquilibré, et ses règles continuent à poser des défis majeurs à la majorité des pays en développement et aux efforts qu'ils déploient pour parvenir à une croissance basée sur le commerce, a insisté la représentante d'Antigua-et-Barbuda, qui s'exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Comme elle, de nombreux autres représentants ont constaté la persistance de l'existence de barrières tarifaires et non tarifaires qui entravent l'accès aux marchés. Les délégations ont notamment, à cet égard, montré du doigt les subventions agricoles élevées versées par les pays développés à leurs producteurs et exportateurs agricoles. Plusieurs délégations, dont celle du Bengladesh, qui prenait la parole au nom des pays les moins avancés, ont noté une tendance à la fragmentation du système des échanges commerciaux qui pourrait mettre en péril le système multilatéral de l'OMC, ainsi qu'une forte émergence du protectionnisme. Lorsque les grandes économies tentent de protéger leurs marchés en érigeant autour d'eux des murs tarifaires et d'autres types de protection, elles ne profitent pas de la croissance provenant des exportations en aggravant la pauvreté générale en privant les pays pauvres de marchés à l'exportation qui sont vitaux pour leurs biens, a averti à ce sujet le représentant des Etats-Unis. Il a déclaré que le monde devait envoyer un message clair sur son engagement en faveur de la promotion de marchés ouverts et de la réduction des obstacles commerciaux. Comme le représentant de la Commission européenne, qui prenait la parole au nom de l'Union, il a dit que son pays souhaite voir une conclusion réussie du Cycle de Doha. Toutefois, face à l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations de ce cycle de pourparlers de l'OMC, entamées en 2001 et qui devaient s'achever en 2003, de nombreux pays en développement, dont l'Equateur, ont appelé les principales parties prenantes à faire preuve de plus de leadership, d'engagement et de souplesse pour conclure le Cycle de Doha en respectant l'agenda qui lui avait été donné en faveur du développement. A l'heure des crises mondiales actuelles, de nombreux représentants ont estimé que l'établissement d'un système global d'échanges ouvert et non discriminatoire était plus urgent que jamais. La Conférence internationale de suivi de mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement qui va avoir lieu à la fin de ce mois de novembre, doit être l'occasion d'envoyer un message clair et fort à l'OMC pour que le monde voit une conclusion, rapide et véritablement orientée vers le développement des négociations commerciales entamées il y a cinq ans, a souligné le représentant du Pakistan. Au cours de ces travaux, la deuxième Commission a d'autre part adopté cinq projets de décision relatifs aux modalités de la Conférence internationale de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement. Si elle adopte à son tour ces textes, l'Assemblée générale de l'ONU déciderait de recommander que cette Conférence adopte l'ordre du jour provisoire et le règlement intérieur provisoire qui figurent dans la note du Secrétaire général sur cette question, dont la deuxième Commission a pris note. De plus, l'Assemblée générale déciderait que l'organisation des travaux de la Conférence internationale de suivi et les arrangements relatifs seront tels qu'énoncés dans cette note. Enfin, elle déciderait d'accréditer trois organisations intergouvernementales et 46 organisations non-gouvernementales auprès des travaux de la Conférence. En outre, la Commission a pris note du rapport du Secrétaire général sur les faits récents concernant l'examen du financement du développement et la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.