Les 10, 11 et 12 novembre, Tunis a été la destination des ministres des Finances africains pour un sommet consacré à la crise financière internationale. Ministres et gouverneurs africains ont été, durant trois jours, au chevet de l'économie africaine face à la crise. M. Louis Kasakende, économiste en chef du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), dans une déclaration à l'issue de ce sommet, a souligné les plus importantes décisions prises.D'après lui, il y a eu deux conférences durant ce sommet. Une conférence a été consacrée pour les ministres des Finances africains et l'autre a rassemblé les économistes. La conférence des ministres a été un événement d'une seule journée, dont le résultat était la publication d'un communiqué. Durant cette conférence, plusieurs documents et dossiers ont été présentés et discutés. Ces documents dressent les thèmes phares de la globalisation, des institutions et du développement économique de l'Afrique. Les congressistes ont exprimé leurs positions à l'égard de ces différents sujets. Il indique que les discussions ont concerné l'impact de la crise sur l'Afrique, les détails sur les implications et sur les opérations de la BAD dans ce contexte de crise. " Concernant l'impact de la crise sur le continent africain, nous leur avons présenté les chaînes de transmission, nous leur avons expliqué que cette crise pourra se propager à travers les comptes capitaux pour ceux qui ont intégré les marchés capitaux mondiaux, et nous leur avons démontré qu'il existe déjà une évidence que cela est en train de se produire actuellement. De l'autre côté, les pays qui ont reçu des lignes de crédits des marchés mondiaux de capital doivent savoir que ces lignes sont en train de déserter à cause de la crise de crédits ". Il explique dans le même registre que les pays ayant reçu des flux de portefeuilles sont aussi menacés. " Nous leur avons alors démontré qu'il existe actuellement suffisamment de preuves que les investisseurs internationaux sont en train de se retirer, ce qui intensifie la volatilité des marchés. La question est donc comment répondre à cela en tant que pays africains. " Nous nous proposons d'intensifier le contrôle comme solution, le président de la BAD, Donald Kaberuka l'a rappelé, mais il serait mieux de revenir et renforcer le fonctionnement des marchés et la régulation au sein de ces marchés, repérer les mauvais mécanismes de régulation existants et essayer de les clore ". Il dit, à cet effet que le président de la BAD, l'a aussi rappelé, en disant " que nous devrions propager cette régulation du secteur bancaire, sur les autres secteurs notamment non banquiers ". M. Louis Kasakende appelle la communauté internationale à renforcer le FMI, pour qu'il puisse répondre effectivement à ceux qui sont affectés par la crise, et ce ne sont pas seulement les pays occidentaux qui souffrent de la crise " mais aussi les pays africains. Le FMI doit alors répondre présent pour prêter attention à ces pays en Afrique ". Il note également que le sommet de Tunis a envoyé un message à la communauté internationale pour stimuler l'économie mondiale, " car c'est la seule façon qui permettra de l'imiter l'impact en Afrique. Les ministres se sont aussi envoyés un message, disant qu'il ne faudrait pas attendre la stimulation de l'économie mondiale pour essayer de dynamiser les propres croissances économiques et stimuler leurs propres forces afin d'amortir les impacts de la crise ". Evoquant la crise des hydrocarbures et la crise alimentaire dont le continent africain vient de sortir, l'économiste de la BAD, souligne que l'Afrique a bénéficié de la hausse des taux d'exportation et la majorité des pays africains ont exporté des matières premières, " mais beaucoup d'autres pays ont exporté des produits manufacturés. Nous avons aussi bénéficié de l'intégration du continent à l'environnement commercial global ". il explique que les pays africains ont profité de ces exportations ". Il va dans le même sens pour dire, " l'intégration financière, le marché mondial des capitaux a constitué une source de financement et de support des investissements pour le secteur privé africain, ce qui a aussi contribué à sa croissance ". Il mentionne aussi que l'intégration à l'environnement global a offert une assistance à la croissance à travers le continent. " Donc l'Afrique était en train d'entirer des bénéfices. Le problème réside dans la manière et les risques qui entourent l'intégration de cet environnement global, et nous devons trouver les solutions pour diminuer ces risques ".