Par Mohamed Latreche La crise a frappé les bourses mondiales et tous les yeux sont rivés outre-Atlantique. Les Etats-Unis annoncent un fantastique "plan de relance". Et une nouvelle fois, le reste du monde, à court d'idées, s'empresse d'emboîter le pas à nos yankees d'outre-Atlantique. Force alors est de constater que ce n'est qu'une imitation, car en réalité, les élites attendent maintenant de savoir en quoi va exactement consister le plan américain pour calquer leurs plans annoncés sans aucune réflexion sur le plan US. Le monde est donc condamné à subir une politique économique américaine, lancée par les Américains et pour les Américains. Pour commencer, il faut regarder au-delà de la situation actuelle. Le problème, c'est qu'une tendance à la déflation se précise de jour en jour (chute de l'investissement en bourse, chute des matières premières et du pétrole, ralentissement des flux financiers et de la consommation)... Soit la situation est épisodique, soit on s'installe dans une période de déflation durable et (il y a fort à parier que la période risque d'être longue, au vu de la terrible situation de l'économie mondiale suite à la crise boursière). Aussi, une déflation durable va irrémédiablement générer un problème quasi insoluble : d'un côté, la consommation générale, après un bref sursaut dû à la première baisse des prix, va ralentir à nouveau, selon le principe de thésaurisation (les achats seront remis à une période ultérieure avec l'espoir de payer encore moins cher). Et de l'autre côté, les entreprises en manque de carnets de commandes et en surplus de stocks vont enregistrer de lourdes pertes, ralentir leurs activités et ne plus investir. Conséquences terribles pour l'emploi, qui, à leur tour vont générer des conséquences terribles sur l'activité et la boucle est bouclée. Or, en ce qui concerne l'économie algérienne, ce n'est certainement pas avec des positions d'attentisme et de prudence que l'on va faciliter la traversée de cette période. Sachons prendre les devants, en boostant l'investissement et la consommation pour faire rebondir le marché national, rééquilibrer le commerce extérieur, réduire notre dépendance en matière d'importations, surtout sur le plan alimentaire. Tels sont en somme les principaux défis auxquels le pays devrait faire face. Car si la tendance à la déflation se précise et que les économies US et chinoise sombrent, il n'y aura plus aucun levier économique sur lequel s'appuyer…