L'OTAN se réunit en sommet et s'élargit à l'Est. Mais quel serait son rôle dans un monde unipolaire et instable? «Une coalition contre l'Irak peut s'organiser autour de l'OTAN.» Cette hypothèse, formulée sous la forme d'un voeu par le président américain, George W.Bush, à la veille de l'ouverture à Prague, en République de Tchéquie, du Sommet de l'Alliance Atlantique, exprime parfaitement le rôle et les missions qu'entend jouer désormais cette organisation militaire de la défense des intérêts politiques et stratégique de l'Occident. Avant même l'ouverture des travaux de la réunion, le président tchèque, Vaclav Havel, a confirmé que l'OTAN allait inviter pas moins de sept pays issus de l'ex-Europe communiste à rejoindre le bloc Atlantique lors de ce sommet et ce, après un délai de deux ans. Il faut rappeler à ce propos que l'OTAN s'est déjà élargie en 1999 en intégrant la Pologne, la Hongrie et la République tchèque. Néanmoins, au-delà de ces mises à niveaux structurelles, l'Alliance essaie de revoir aussi ses plans de déploiement en fonction de l'évolution de la situation mondiale et de ses multiples crises qui peuvent avoir des répercussions considérables sur la stabilité de ces pays regroupés sous la bannière de l'OTAN. Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ont défini de nouvelles menaces et donc de nouveaux objectifs politiques et militaires. Dans ce cadre, la lutte contre ce que les Occidentaux appellent le terrorisme international, contre la prolifération des armes de destruction massive et la création d'une force de réaction rapide aux éventuelles crises dans le monde, sont les principaux thèmes qui seront abordés lors de ce sommet. Accessoirement, le dialogue avec les pays de la Méditerranée et les pays partenaires auront aussi une part non négligeable dans les débats entre les 19 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation. Ce dialogue de l'OTAN avec les Etats méditerranéens, dont l'Algérie a entamé, il y a quelque temps, certaines phases politiques et une concertation technique, se veut en même temps comme un gage rassurant et un prélude aux premiers partenariats de défense et de sécurité que l'Alliance Atlantique veut instaurer avec ces pays. Dépourvue depuis plus de dix ans d'adversaires à la mesure sa puissance, après la disparition du pacte de Varsovie, l'Alliance Atlantique, traversée de surcroît par des avis et des courants contradictoires entre certains de ses membres sur nombre de questions de l'actualité internationale, est en train de chercher ses marques et son vis-à-vis potentiel afin de tester ses forces, ses faiblesses et surtout définir ses missions pour ce siècle.