Une plate-forme de coopération entre l'Algérie et le Liban sera élaborée dans différents domaines. Elle est prévue durant les trois prochains mois. C'est du moins ce qu'a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Cette déclaration a été faite lundi à l'issue des entretiens de M. Medelci avec le président du Conseil des ministres libanais, Fouad Siniora. A la question de savoir si la plate-forme annoncée concerne le secteur du pétrole, M. Medelci a précisé que "le pétrole figure parmi les secteurs de coopération mais pour l'Algérie il ne représente pas le seul secteur de coopération entre les deux pays", appelant à ne pas confiner la coopération dans ce domaine. Le ministre a noté "une convergence" des deux pays dans leur appréciation de la situation économique mondiale et son traitement ainsi que la participation de l'Algérie et des autres pays au nouveau concept d'organisation de l'économie et du système financier mondiaux. M. Medelci a également relevé la "concordance des ambitions politiques des deux pays au plus haut niveau", dans le but de transférer leurs potentiels nationaux communs vers "des projets communs d'envergure". De son côté, M. Siniora a indiqué avoir rencontré le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors du déjeuner offert ce jour par l'Emir de l'Etat du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani. C'était, a-t-il ajouté, "l'occasion de passer en revue les principales questions arabes et les relations bilatérales entre les deux pays ainsi que les moyens de les renforcer aux plans politique et économique". Il a ajouté avoir poursuivi avec M. Medelci l'examen des points évoqués avec le président Bouteflika et "les moyens d'exploiter les capacités des deux pays pour renforcer les relations économiques, commerciales et de coopération afin d'ouvrir le champ aux investissements libanais en Algérie et algériens au Liban dans le cadre d'une coopération dans de nombreux secteurs, et ce, dans l'intérêt commun". M. Siniora a indiqué que le président Bouteflika "a donné peu avant les entretiens, instruction à M. Medelci d'œuvrer à la préparation de la visite que nous effectuerons en Algérie pour élargir la coopération aux domaines des prestations, de l'industrie et de l'agriculture". Répondant à une question sur une éventuelle coordination arabe pour faire face à la crise financière actuelle et concernant la réforme du système financier mondial, M. Siniora a affirmé que "ce qui s'est passé ces derniers mois est le résultat d'un cumul". "Nous croyons tous au système économique libéral et aux initiatives individuelles, mais nous sommes persuadés que l'Etat a un rôle à jouer dans la supervision et la régulation de cette initiative individuelle afin de réaliser le développement et la justice". Pour le président du Conseil des ministres libanais, "il ne faut pas tenter de nouvelles expériences pour ne pas se heurter à d'autres problématiques". Le système économique libéral "est profitable pour peu que l'Etat assume un rôle de régulation et œuvre à réaliser la justice", a-t-il estimé. "Il n'est plus possible de négliger le rôle des pays en développement dans le système économique mondial, ni dans le système financier", a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de "tirer des enseignements de ce qui s'est passé" a-t-il conclut.