L'expert financier algérien, M. Abdelghani Bessaha, a expliqué hier dans une déclaration, que les négociations en vue de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC sont menées sur un plan bilatéral et prennent beaucoup de temps. Il estime qu'il est parfaitement normal que ces négociations durent "longtemps". Il prend pour l'exemple le cas de la Chine où les négociations ont duré quinze ans. A ce niveau, il va falloir continuer de négocier point par point. Il va falloir aboutir à des concessions de part et d'autre. Il rappellera également que ce processus de libéralisation des échanges à l'échelle multilatéral doit porter sur un grand nombre de sujets. Dans ce cadre, il met l'accent sur la baisse des tarifs douaniers, un peu plus que ce qui a été mis sur la table des négociations avec l'Union européenne, essayer d'éliminer graduellement toutes les barrières douanières avec l'objectif d'harmoniser au maximum. Il va falloir aussi, d'après M. Bessaha, harmoniser les normes et les standards, harmoniser le cadre réglementaire. "Il y a donc tout un travail de réformes de l'économie algérienne qui est sous entendu par ce processus de négociation, et les modalités prennent du temps". Evoquant le préalable de la mise à niveau de la "taxation", M. Bessaha dira "l'enjeu des négociations, c'est de baisser les droits de douanes et les barrières douanières". Il revient à dire que ce processus de négociation demande des concessions de part et d'autre. "Nos partenaires vont nous demander un certain nombre de concessions, et nous, nous leur demanderons également un certain nombre de concessions ". Il fera remarquer que ces négociations se font "d'Etat à Etat". Chaque Etat va défendre ses intérêts et l'Algérie doit défendre ses intérêts sur chaque secteur. "L'ouverture des services a été toujours un point difficile à négocier". Il est clair pour cet expert financier que la négociation avec l'OMC "participe d'un mouvement de libéralisation du commerce dans un cadre multilatéral pour essayer d'attirer l'investissement extérieur, relancer la croissance et baisser la pauvreté. Dans ce cas là, les avantages vont se traduire d'abord par un plus grand nombre d'emplois et plus d'investissements. Il ajoute : "Mais à partir du moment où il y a négociation sur la libéralisation du commerce extérieur, il est clair qu'on devra s'attendre à plus de concurrence au niveau de l'économie nationale de la part des opérateurs extérieurs". Dans ce sens, il insistera pour dire que les Algériens devront se "préparer sur le plan macroéconomique par une série de réformes structurelles pour essayer d'affronter la concurrence. M. Bessaha, très explicite sur cette même question, soulignera que "si nous voulons profiter au maximum des avantages que devra nous apporter cette adhésion au niveau de l'OMC, il est clair que nous devrions mettre en place des réformes macroéconomiques et des réformes structurelles. L'Algérie est à un point de son parcours où elle dispose de ressources nécessaires pour financer ses réformes". Il croit que le moment est adéquat et propice. Au plan interne, il insistera pour dire que le problème fondamental, consiste à faire face à la concurrence, ouvrir les marchés. Et d'ajouter : "il est clair qu'il y a un problème fondamental d'ajustement des structures économiques algériennes pour plus de concurrence : les entreprises devant être plus concurrentielles, le système éducatif mis à niveau et la poursuite de la politique macroéconomique, qui préserve la compétitivité de l'Algérie".