Face au lancement de l'opération aérienne israélienne contre la bande de Gaza, doublée samedi dernier d'une escalade militaire terrestre, les appels au cessez-le-feu et condamnations se sont multipliés de par le monde. L'Algérie a exprimé, elle aussi, la vive condamnation des crimes contre l'humanité que perpétue Israël actuellement contre la population de Gaza. M. Abdelaziz Belkhadem, en sa qualité de ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République, lors de son intervention, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a estimé que dans cette guerre "il y a un réel déséquilibre des forces, puisque Israël a mis dans cette confrontation de très grands moyens, et elle est en train de pratiquer un terrorisme à grande échelle". Invité à faire le point sur cette guerre, M. Belkhadem a mis l'index sur "la manipulation de l'information de la part des médias internationaux qui sont en train d'interpréter les choses contrairement à la réalité en présentant la victime comme étant le bourreau et le bourreau comme étant la victime". Il est important de signaler que le SG du FLN a soulevé l'absence de résolutions fermes de la part du Conseil de sécurité de l'ONU "alors qu'il faut rappeler qu'il y a dix ans lors d'un attentat à la voiture piégée survenu à Tel-Aviv, les chefs d'Etat arabes ont été convoqués illico presto et le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence", avant d'ajouter qu'"à chaque fois que la résistance palestinienne fait une action, des pays comme les USA , la Grande-Bretagne et la France réagissent par le biais de leur département d'Etat, alors qu'ils ferment les yeux sur tous les dépassements des Israéliens". Dans le même ordre d'idées, il est à noter que les Etats-Unis ont catégoriquement refusé de condamner l'opération terrestre et rejeté un retour au "statu quo", empêchant samedi soir le Conseil de sécurité de l'ONU de s'entendre sur un texte appelant à un arrêt des hostilités. Ensuite, M. Belkhadem a tenu à mettre l'accent sur l'absence d'actions concrètes de la part des pays arabes en annonçant qu'"il est dramatique de parler de pays arabes quand beaucoup d'entre eux font semblant de ne rien voir, un état de fait qu'Israël encourage, mais jusqu'à quand ?", s'est-il interrogé, avant d'ajouter que "le sang palestinien est utilisé dans les élections israéliennes puisque le parti de l'actuel ministre de la guerre et non pas de la défense fait monter son audience auprès de son peuple sous prétexte qu'il veut la paix". Dans le même contexte, il est à noter que dans le passé plusieurs actions militaires ont été lancées lors de campagnes électorales. Menachem Begin a bombardé le réacteur nucléaire irakien durant la campagne de 1981. L'invasion du Liban au cours de la campagne électorale de 1996. Il faut dire qu'à chaque fois, le calendrier militaire israélien a été choisi sous un angle électoral. Par ailleurs, Belkhadem a déclaré qu'"Israël peut mettre sur le terrain toute la logistique que lui fournit l'Occident, mais jamais elle ne détruira la volonté des Palestiniens de libérer leurs territoires". H. M.